PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent sur une note prudente mercredi matin pour la dernière séance d'un trimestre globalement favorable aux actions, après le repli de Wall Street et Tokyo et malgré des indicateurs économiques chinois encourageants.

À Paris, le CAC 40 est pratiquement inchangé à 6.085,02 points vers 08h00 GMT, tout comme le Dax à Francfort (-0,03%) qui se maintient sur le seuil des 15.000 points, franchi la veille pour la première fois. A Londres, le FTSE 100 abandonne 0,26%.

L'indice EuroStoxx 50 est en baisse de 0,16% alors que le FTSEurofirst 300 et le Stoxx 600 sont stables.

Ce dernier affiche pour l'instant une hausse de près de 8% depuis le 1er janvier, sa quatrième performance trimestrielle positive d'affilée, et il évolue à moins de 1% de son record de février 2020.

L'approche de la clôture du trimestre incite à la prudence malgré la perspective de la présentation en fin de journée par Joe Biden, le président américain, de son projet de modernisation des infrastructures américaines, dont le montant pourrait avoisiner 2.000 milliards de dollars.

Les investisseurs européens restent par ailleurs attentifs à l'évolution de la situation sanitaire sur le continent, dans l'attente de l'intervention à 18h00 GMT d'Emmanuel Macron, le président français, qui devrait annoncer de nouvelles mesures visant à freiner la troisième vague de l'épidémie de COVID-19.

D'ici-là, la séance sera animée entre autres par les premiers chiffres de l'inflation dans la zone euro en mars, attendus à 09h00 GMT, puis par ceux de l'enquête mensuelle ADP sur l'emploi privé aux Etats-Unis à 12h15 GMT.

VALEURS

Le secteur bancaire se replie après sa hausse marquée de la veille sur fond de montée des rendements obligataires: l'indice Stoxx du secteur recule de 0,48%, la plus forte baisse sectorielle du jour, et à Paris, BNP Paribas abandonne 0,97%, Crédit agricole 0,48% et Société générale 0,55%.

Credit Suisse, en repli de 1,82%, a touché pour sa part un plus bas de six mois, les retombées de l'affaire du fonds américain Archegos Capital continuant de préoccuper les investisseurs.

Autre baisse marquante, celle de Deliveroo pour sa première séance de cotation, le titre étant tombé jusqu'à 30% en dessous du prix d'introduction.

A la hausse, Cap Gemini gagne 1,52% après avoir revu à la hausse son objectif de marge d'exploitation.

EN ASIE

A la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a perdu 0,86%, pénalisé par la baisse des valeurs financières face aux craintes de nouvelles retombées du défaut d'Archegos Capital sur des appels de marge.

Mitsubishi UFJ Financial Group a perdu 3,48% après avoir fait état mardi d'une perte potentielle de 300 millions de dollars (255 millions d'euros) au sein de sa filiale en Europe en relation avec un client américain.

L'exercice fiscal japonais 2020-2021 se termine néanmoins par un bond de 54,3% du Nikkei, sa plus forte progression annuelle depuis 1972-1973.

En Chine, le SSE Composite de Shanghai et le CSI 300 ont cédé respectivement 0,43% et 0,91% malgré l'annonce d'une accélération de la croissance du secteur manufacturier et de celui des services en mars selon les indices PMI officiels.

A WALL STREET

Les contrats à terme sur les principaux indices américains suggèrent pour l'instant une ouverture proche de l'équilibre.

Mardi, la séance a été dominée par le repli des grandes valeurs technologiques sur fond de remontée des rendements des bons du Trésor: le Dow Jones a perdu 0,31% à 33.066,96 points, le Standard & Poor's 500 0,32%, à 3.958,55 points et le Nasdaq Composite 0,11% à 13.045,39 points.

Apple a reculé de 1,2%, Microsoft de 1,4% et Amazon de 0,66%.

TAUX

Les rendements de référence de la zone euro sont en léger recul en attendant les chiffres de l'inflation dans la région: celui du Bund allemand à dix ans s'affiche à -0,279% et celui de l'OAT française de même échéance à -0,0366%.

Tous deux avaient pris plus de trois points mardi dans le sillage de ceux des Treasuries américains, mais ces derniers ont fini la journée sous leurs plus hauts. Le dix ans, qui était monté à 1,776%, est ainsi revenu en dessous de 1,73%, un niveau autour duquel il se maintient pour l'instant.

CHANGES

Toujours très dépendant de l'évolution des rendements des bons du Trésor, le dollar cède un peu de terrain face à un panier de devises de référence (-0,10%) après avoir atteint son plus haut niveau depuis le 5 novembre.

L'euro remonte ainsi à 1,1738 dollar après être tombé à 1,1702, au plus bas depuis près de cinq mois.

La livre sterling, elle, profite du chiffre meilleur qu'attendu (1,3%) de la croissance de l'économie britannique sur les trois derniers mois de 2020.

PÉTROLE

Le marché pétrolier bénéficie des indices PMI officiels chinois et de la perspective d'une nouvelle prolongation par l'Opep et ses alliés, qui se réunissent jeudi, des mesures d'encadrement de leur offre de brut pour soutenir les prix.

Le Brent gagne 0,42% à 64,41 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,43% à 60,81 dollars.

(édité par Patrick Vignal)

par Marc Angrand