par Lu Jianxin et Edmund Klamann

ChiNext, filiale de la Bourse de Shenzhen, a débuté avec une capitalisation boursière plus de 100 fois supérieure à celle de la Bourse de Shanghai à ses débuts en 1990.

Les acteurs de marché s'attendaient à ce qu'au moins un tiers des titres du ChiNext soit multiplié par plus de deux le premier jour. Si les 28 sociétés cotées ont atteint cet objectif durant la première journée d'activité, seulement 36% d'entre elles sont parvenues à conserver cette performance jusqu'à la clôture.

De fait, la capitalisation boursière initiale de l'ensemble des 28 sociétés cotées sur le ChiNext était de 70 milliards de yuans (6,9 milliards d'euros). En clôture, elle était de 140 milliards de yuans.

Autre illustration des bons débuts de ChiNext, l'opérateur boursier a dû suspendre les cotations de toutes ses valeurs au moins une fois pendant 30 minutes au cours de la matinée après que celles-ci ont progressé de 20% par rapport à leur cours d'ouverture, ce qui a déclenché les systèmes de sécurité destinés à freiner la spéculation excessive.

La plupart des valeurs ont dû être suspendues une seconde fois pendant 30 minutes lorsque leurs gains ont affiché 50%, tandis qu'une poignée, dont les studios de cinéma Chengdu Geeya Technology, a été suspendue une troisième fois après une hausse de 80%.

A la fin de la journée, Geeya fut d'ailleurs le plus gros gagnant du jour, son cours ayant plus que triplé par rapport à son prix d'introduction, tandis que son concurrent Huayi Brothers Media fut la valeur la plus échangée.

"Presque toutes les entreprises ont maintenant vu leurs cours atteindre des valorisations excessives, reflet d'une spéculation galopante", a toutefois commenté Zheng Weigang, chef des investissements chez Shanghai Securities.

Le doublement, voire le triplement, des capitalisations est habituel au début des introductions en Bourse à Shenzhen compte tenu de leur faible valorisation.

Au regard des prévisions de bénéfices 2009, les analystes ont estimé que la moyenne des ratios de cours rapportés aux bénéfices (PER) pour les introductions en Bourse devraient être de 40, alors qu'ils ont atteint 75 vendredi sur le ChiNext selon des calculs réalisés par Reuters.

Les autorités de régulation étudient plus de 100 demandes d'introduction en Bourse sur ChiNext et plusieurs responsables du secteur estiment qu'au moins 1.000 entreprises s'apprêtent à être cotées sur ce marché l'année prochaine.

En raison d'un manque d'accès immédiat à des fonds en Chine, 22 "start-ups" chinoises ont rejoint le Nasdaq cette année portant le total des entreprises chinoises cotées sur ce marché américain à 116.

Version française Alexandre Boksenbaum-Granier