Le Dollar, le Yen, le Franc suisse continuent d'assumer leur rôle de devises refuge face à l'Euro et la Livre.
Le Dollar Index prend 0,4% à 97,75, au plus haut depuis juin 2020

L'Euro teste de nouveaux planchers annuels face au billet vert (-0,7% à 1,1035) et au FCH (-0,7% également à 1,0160) puis face au Yen (-0,55%).

La faiblesse de l'Euro va s'avérer pénalisante que le pétrole a bondi jusque vers 119,8$ à Londres ce matin et s'échange encore au-dessus des 113,5$ ce soir.
Le gaz frôle les 200$ pour un kilowatt (le nucléaire en France permet de produire le même Kwt à 45E, soit 50$).
Il ne faut pas perdre de vue que la dernière fois que le pétrole avait flirté avec les 115$, l'Euro valait entre 135 et 140$, soit 25 à 27% de plus.
En achetant du 'Brent' en Dollar avec un Euro aussi dévalué, c'est comme si l'Europe le payait 144/145$, c'est dire le zénith historique de la mi-juillet 2008.

Mais la comparaison n'est toujours pas pertinente puisque l'Euro valait à l'époque (toujours mi-juillet 2008) entre 1,55 et 1,60$, soit 45% de plus, ce qui revient aujourd'hui à payer ce même baril 20% de plus qu'au plus haut historique.
En 2008, la flambée du baril, c'était le symétrique de la décrue du Dollar, l'Euro ayant flambé de 1,35 vers 1,60 en 6 mois.

La hausse des prix à la production dans la zone euro s'est fortement accélérée au mois de janvier (+5,2%) en raison d'une nouvelle poussée des prix de l'énergie (envolée de 85,6% des coûts de l'énergie sur 12 mois): la hausse annualisée s'établit à +30,6%).
En excluant l'énergie, l'inflation 'core' n'a augmenté que de 2,2% dans l'ensemble de l'industrie de la zone euro en janvier...mais c'est sans compter la hausse des 'commodities' qui va faire flamber les coûts hors énergie en mars.

Le Dollar bénéficie clairement de son statut 'risk off' puisque les T-Bonds US font du sur place vers 1,8700% après la publication d'un ISM des 'services' décevant.

La croissance de l'activité dans le secteur tertiaire américain s'avère inférieur aux attentes au mois de février avec un recul à 56,5 le mois dernier, contre 59,9 en janvier, alors que les économistes s'attendaient à une hausse à 61.

La composante des nouvelles commandes a notamment reculé à 56,1 contre 61,7 au mois de janvier, mais le repli le plus inquiétant est à mettre au compte du sous-indice de l'emploi, qui a baissé de 52,3 à 48,5, pour désormais s'établir sous le seuil des 50 points, c'est-à-dire en zone de contraction.

Jerome Powell qui témoignait devant le Congrès US, souligne l'incertitude créée par la situation géopolitique mondiale et ajoute : 'il faut rester en alerte maximale face aux risques de cyber-attaque'.
Il réitère ses propos de la veille: les pressions inflationnistes fortes nécessitent une réponse, il soutiendra une hausse de 25Pts de base le 16 mars prochain... mais les marchés ont déjà soustrait 2 hausses de taux sur les 6 anticipées d'ici fin 2022, sans que cela affecte le billet vert.

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