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PARIS, 26 mai (Reuters) - Le Rassemblement national est arrivé dimanche en tête des élections européennes en France, devant La République en marche, avec plus de 24% des voix, selon les premières estimations. Le Rassemblement national a réussi son pari en prenant la première place, avec 23,6% des voix, devant l'alliance La République en marche-Modem, à 22,4%, selon une estimation national d'Elabe pour BFM TV.

La liste Europe Ecologie-Les Verts, conduite par Yannick Jadot, réalise une percée que les sondages n'avaient pas anticipée, avec 12,9%, ce qui la place en troisième position.

Les Républicains, emmenés par François-Xavier Bellamy sont quatrièmes, avec 8,4%, à plusieurs points des intentions de vote dont ils étaient crédités durant la campagne.

A gauche, l'attelage Parti socialiste-Place publique et La France insoumise sont au coude-à-coude, avec 6,3%;

Les autres listes sont sous les 5%, le seuil pour avoir des élus au Parlement européen, notamment celles de Nicolas Dupont-Aignan (3,4%), de Benoît Hamon (3,2%), du communiste Ian Brossat (2,7%) et du centriste Jean-Christophe Lagarde (2,5%).

21H30

"Quand on termine deuxième à une élection, on ne peut pas dire qu'on l'a gagnée", a déclaré le Premier ministre Edouard Philippe. Tous les responsables politiques doivent entendre le message des Français, il ne suffit pas de parler de colère, de rejet et de crise. L'extrême droite consolide ses positions et beaucoup de nos compatriotes ont le sentiment que l'heure est aux solutions de repli."

"L'heure est donc à l'action car les Français nous jugeront au final sur une seule chose, des résultats. Nous en avons obtenu en deux ans, mais incontestablement pas assez. Nous devons (...) mettre en oeuvre une nouvelle méthode pour davantage aider les territoires qui se sentent oubliés, pour davantage associer les Français, les élus et les partenaires sociaux, bref de mettre davantage d'humain dans notre politique sans rien perdre de notre ambition ni de notre audace."

20H40

Le président du groupe France insoumise à l'Assemblée nationale, Jean-Luc Mélenchon, a reconnu un résultat "très décevant".

"Nous allons continuer la bataille contre la menace écologique qui s'avance et les injustices sociales qui s'aggravent", a-t-il dit.

"Nous saurons assumer nos responsabilités et j'invite à ce que se fédèrent tous ceux qui partagent cette volonté et qui comprennent à quel point la lutte engagée dépend de la force de conviction et d'engagement de chacun. La pente qui est prise est mauvaise. Il est possible de l'inverser. Mais cela reste impossible si chacun, en conscience, ne prend pas pour lui-même ses responsabilités. C'est l'heure des combats et des caractères."

20h35

La tête de liste des Républicains, François-Xavier Bellamy, a reconnu sa défaite.

"Nous n'avons pas réussi à faire entendre aux Français notre vision et notre proposition. L'enseignement que je tire de ce résultat, c'est d'abord la crise profonde que traverse notre démocratie", a-t-il dit.

"De très nombreux électeurs se sont exprimés d'abord pour voter contre. Une démocratie ne peut trouver un équilibre durable quand elle n'offre que des élections par défaut.

"Nous ne pouvons laisser la France s'enliser dans ce désespoir politique. Cela montre l'ampleur de la tâche qui reste à accomplir. La droite traverse une crise profonde. Tout est à reconstruire."

20h30

La présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, a estimé que le succès électoral de sa formation obligeait Emmanuel Macron à "en tirer les conséquences".

"Compte tenu du désaveu démocratique que le pouvoir subit ce soir, il appartiendra au président de la République d'en tirer les conséquences, lui qui a mis son crédit présidentiel dans ce scrutin en en faisant un référendum sur sa politique et même sur sa personne. Il n'a d'autre choix selon moi, au minimum, que de dissoudre l'Assemblée nationale en faisant le choix d'un mode de scrutin plus démocratique et enfin représentatif de l'opinion réelle du pays."

"Il n'a d'autre choix selon moi, au minimum, que de dissoudre l'Assemblée nationale."

20H20

"C'est donc bien une vague verte européenne", a estimé la tête de liste d'Europe Ecologie-Les Verts. "

"Nous ne pouvons pas nous résigner élection après élection à voir l'extrême droite dominer les scrutins et devenir une option crédible de conquête du pouvoir", a-t-il ajouté.

20h15

"Emmanuel Macron a fait un choix lourd de conséquences en réduisant le débat européen à une croisade contre Marine Le Pen pleine d'arrière-pensées. Ce qui n'a abouti qu'à une seule chose, faire progresser les extrêmes", a déclaré le président des Républicains, Laurent Wauquiez.

"Il a une lourde responsabilité, il n'a pas été un rempart contre le rassemblement national, il a été ce soir l'artisan de leur progression."

20h10 - Les résultats des européennes sont une "sanction claire ainsi qu'une leçon d'humilité" adressées à Emmanuel Macron, a jugé la tête de liste du Rassemblement national, Jordan Bardella, lors de sa première déclaration post-résultats.

"C'est lui et sa politique qui sont rejetés", a-t-il ajouté.

(Service France, édité par Yves Clarisse)