Que sont les BRICS ?

L'acronyme BRIC, qui n'incluait pas l'Afrique du Sud à l'origine, a été inventé en 2001 par Jim O'Neill, alors économiste en chef de Goldman Sachs, dans un document de recherche qui soulignait le potentiel de croissance du Brésil, de la Russie, de l'Inde et de la Chine. Le bloc a été fondé en tant que club informel en 2009 afin de fournir à ses membres une plateforme pour défier un ordre mondial dominé par les États-Unis et leurs alliés occidentaux. C'est la Russie qui est à l'initiative de sa création.

Le groupe n'est pas une organisation multilatérale formelle comme les Nations unies, la Banque mondiale ou l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. Ses chefs d'Etat et de gouvernement se réunissent chaque année et chaque pays assure la présidence tournante du groupe pendant un an.

Qui sont les membres ?

Le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine sont les membres fondateurs. L'Afrique du Sud, le plus petit membre en termes de poids économique et de population, a été le premier bénéficiaire de l'élargissement du bloc en 2010, lorsque le groupe est devenu connu sous le nom de BRICS. Ensemble, ces pays représentent plus de 40% de la population du globe et un quart de l'économie mondiale.

PIB par habitant
PIB par habitant en USD 2000-2022 (Source Document annuel BRICS)

Outre la géopolitique, le groupe se concentre sur la coopération économique et l'augmentation du commerce multilatéral et du développement. Le bloc fonctionne par consensus. Tous les pays des BRICS font partie du Groupe des 20 (G20) des principales économies.

Qui sont les prétendants au bloc BRICS ?

Plus de 40 pays, dont l'Iran, l'Arabie saoudite, les Emirats Arabes Unis, l'Argentine, l'Algérie, la Bolivie, l'Indonésie, l'Égypte, l'Éthiopie, Cuba, la République démocratique du Congo, les Comores, le Gabon et le Kazakhstan ont exprimé leur intérêt à rejoindre le forum, selon la présidence sud-africaine du sommet de 2023. Ils considèrent les BRICS comme une alternative aux organismes mondiaux considérés comme dominés par les puissances occidentales traditionnelles et espèrent que l'adhésion débouchera sur des avantages tels que le financement du développement et l'augmentation du commerce et des investissements. Le mécontentement des pays en développement à l'égard de l'ordre mondial a été exacerbé par la pandémie du virus COVID-19, lorsque les pays riches ont accaparé des vaccins vitaux.

L'Iran, qui abrite environ un quart des réserves pétrolières du Moyen-Orient, a déclaré qu'il espérait que le mécanisme d'adhésion serait décidé "au plus tôt".

L'Arabie saoudite, poids lourd du secteur pétrolier, faisait partie de la douzaine de pays qui ont participé aux discussions des "Amis des BRICS" au Cap en juin. Elle a reçu le soutien de la Russie et du Brésil pour rejoindre les BRICS.

L'Argentine a déclaré en juillet 2022 qu'elle avait reçu le soutien officiel de la Chine dans sa demande d'adhésion au groupe.

L'Éthiopie, l'une des économies africaines à la croissance la plus rapide, a déclaré en juin qu'elle avait demandé à rejoindre le bloc, et un porte-parole du ministère des affaires étrangères a déclaré que le pays continuerait à travailler avec les institutions internationales qui peuvent protéger ses intérêts.

Le président de la Bolivie, Luis Arce, a exprimé son intérêt pour l'adhésion aux BRICS et devrait assister au sommet. Son gouvernement a déclaré en juillet qu'il était déterminé à réduire sa dépendance à l'égard du dollar américain pour le commerce extérieur, en se tournant plutôt vers le yuan chinois, conformément à l'objectif déclaré des dirigeants des BRICS de réduire la dépendance à l'égard de la monnaie américaine.

L'Algérie a déclaré en juillet qu'elle avait demandé à devenir membre des BRICS et à devenir actionnaire de la nouvelle banque de développement, dite banque des BRICS. La nation nord-africaine est riche en ressources pétrolières et gazières et cherche à diversifier son économie et à renforcer son partenariat avec la Chine et d'autres pays.