Paris (awp/afp) - Emeis (ex-Orpea), le géant privé des Ehpad et cliniques, qui a achevé sa restructuration financière entamée après le scandale de 2022, a annoncé mercredi un chiffre d'affaires de 5,2 milliards d'euros, soit environ 5,04 milliards de francs suisses, en 2023, en progression de 11% sur un an.

Cette progression est due à une hausse du taux d'occupation --à l'exception des maisons de retraite en France-- et à l'ouverture de 31 nouveaux établissements, a précisé le directeur général du groupe Laurent Guillot lors d'un point presse téléphonique.

"Ces résultats soldent la première phase du plan de refondation annoncé en novembre 2022, cela témoigne de l'avancée des différents chantiers que nous avons engagés et qui produisent des résultats tangibles", s'est-il félicité.

La rentabilité opérationnelle du groupe a toutefois continué d'être affectée par "un contexte inflationniste fort qui n'a pu être absorbé par les évolutions tarifaires" et par les investissements réalisés pour "renforcer la qualité des soins et de l'accompagnement", précise Emeis dans un communiqué.

Le résultat net part du groupe, qui emploie 76'000 salariés dont 28'000 en France, s'est pour sa part élevé à 1,3 milliards d'euros en 2023 contre 4 milliards de pertes en 2022.

Mais ce résultat 2023 intègre des "éléments exceptionnels" qui "n'ont rien d'opérationnels", "ce qui signifie que nous avons encore énormément de travail devant nous pour poursuivre le redressement de l'entreprise", a déclaré Laurent Guillot.

Mastodonte du secteur, le groupe a été fortement ébranlé par la parution en janvier 2022 du livre-enquête du journaliste Victor Castanet, "Les Fossoyeurs", qui dénonçait des maltraitances des résidents, un usage abusif des fonds publics et des manquements dans la gestion de ses personnels. Le groupe et d'anciens dirigeants font depuis l'objet de poursuites judiciaires.

En difficultés financières, le groupe est passé en décembre 2023 sous le contrôle d'un groupement mené par la Caisse des dépôts, bras financier de l'Etat, dans le cadre d'une procédure visant à lui permettre de retrouver l'équilibre financier.

Au-delà des résultats financiers, Emeis a également fait état mercredi d'une baisse du taux de fréquence des accidents du travail en 2023, de deux points comparé à 2022 et de 8 points comparé à 2021.

Par ailleurs, 72% des établissements dans le monde "sont désormais dotés d'un référent éthique et bientraitance", contre 45% en 2022, selon le groupe, qui met en avant un "taux de satisfaction" atteignant 92,5% contre 90,1% en 2022.

Fin 2023, Emeis comptait 94'000 lits et un peu plus de 1000 établissements dans le monde.

afp/ol