Tout d’abord un point sur la méthodologie

Afin de comparer pertinemment les niveaux de consommation des pays, les différences de prix sont neutralisées grâce à un raisonnement en parité de pouvoir d’achat. Toujours dans un souci de justesse dans les comparaisons, que la dépense incombe aux ménages ou qu’elle soit prise en charge par les administrations publiques telles que l’Etat, les collectivités territoriales ou les organismes de sécurité sociale n’importe pas dans cette étude ; ce sont les consommations effectives des ménages qui sont considérées.

Une dénomination commune d'"habitant européen" qui n'efface pas les caractéristiques nationales

Sans trop de surprise ce sont les habitants des pays de l’Est qui consomment le moins, en volume, notamment la Bulgarie qui se situe 44% au-dessous de la moyenne européenne. Le Luxembourg, pays où la vie est la plus chère, pratique des prix environ 3 fois plus élevés que la Bulgarie.

La France par rapport au reste de l'Europe

  • Les Français accros aux soins, mais moins que les Allemands ou les Belges

Malgré des prix des biens et services médicaux (avant remboursement) légèrement inférieurs à la moyenne, la France a l’une des consommations les plus élevées d’Europe dans le domaine de la santé. Avec une dépense effective par tête de 28% supérieure à l’UE, l’hexagone est en 4ème position légèrement derrière la Belgique, l’Allemagne et le Danemark, mais très loin devant le Royaume-Uni, l’Italie et l’Espagne.

Les frais dédiés à l’éducation en France sont également supérieurs de 14% à la moyenne. Globalement, les administrations publiques prennent en charge de manière plus importante les dépenses de consommation des ménages en France (22%) que dans l’ensemble de l’UE (19%) et cela essentiellement en santé, éducation et logement.

  • Une communication, des logements et des transports qui coûtent cher

La consommation par habitant pour les biens et services de communication en France dépasse de 12% la moyenne de l’UE, loin devant l’Italie, le Royaume-Uni et surtout l’Espagne, mais nettement derrière l’Allemagne. Elle est également supérieure de 10% à la moyenne pour le logement, presque à égalité avec l’Italie. Les consommations liées aux transports des français (y compris les achats de véhicules) dépassent de 9% la moyenne de l’UE mais restent tout de même inférieures à celles de l’Allemagne et du Royaume-Uni qui ont respectivement des dépenses de 29% et 24% au-dessus de la moyenne.

  • Du pain, du vin et du fromage

Les pratiques alimentaires varient d’un pays à l’autre. Par exemple un français achète 3 fois moins de poisson qu’un portugais, mais 2 fois plus qu’un allemand et 7 fois plus qu’un hongrois. Les français sont de gros consommateurs de « lait, fromage et œufs » ainsi que de « pain et céréales », respectivement 17% et 8% au-dessus de la moyenne de l’UE.

Les français font partie des plus gros consommateurs de vin et leurs dépenses de boissons alcoolisées par habitants sont supérieures de 31% à la moyenne. Plus du double de celles des italiens et des espagnols ! Cette différence rend compte de la quantité achetée et des niveaux de gammes des produits commercés. Des précautions sont nécessaires dans les comparaisons concernant les dépenses dédiées à l’alcool : les achats transfrontaliers entraînent de grosses disparités.

  • Un désintérêt plus marqué pour l'esthétique

Les Français sont plutôt sous la moyenne dans l'équipement de la maison et l'habillement. Ils investissent 9% de moins en moyenne que les habitants de l’UE dans l’ameublement, l’équipement et l’entretien de la maison. Concernant l’habillement, les bleus consomment de la même manière que les estoniens, maltais et slovènes avec des dépenses inférieures de 19% pour les chaussures et… de 25% pour les vêtements par rapport à la moyenne de l’UE.

  • Une hôtellerie française particulièrement chère

Les prix des hôtels, cafés et restaurants sont particulièrement élevés en France : 18% au-dessus de la moyenne. Cela explique peut-être en partie pourquoi les dépenses par habitant dans ces secteurs sont de 20% inférieures à leurs voisins européens. Sur ce segment, l'Espagne l'emporte haut la main, confirmant sa réputation de fêtarde : la consommation dans l'hôtellerie et la restauration y est 3 fois plus importante que la moyenne européenne.

Pour rappel, vous pouvez sélectionner les pays que vous voulez voir ou non en cliquant sur leurs noms et êtes également en capacité de connaître les valeurs en passant votre souris sur les barres.

Les français surpaient le tabac, la nourriture et le logement.

La France est le 10ème pays le plus cher de l’UE en terme de prix relatif avec globalement des tarifs 7% plus élevés que la moyenne de l’Union européenne.

Les prix de l’alimentation et des boissons non alcoolisées dépassent de 15% la moyenne de l’UE. Plus particulièrement pour les "fruits, légumes et pommes de terre" où la France est le 2ᵉ pays le plus cher d’Europe et pour la viande où la France tient la 3ème place avec des prix 30% plus élevés que la moyenne. Les prix du tabac, fortement dépendants de la fiscalité, sont 41% plus chers que la moyenne et hissent la France au 3ème rang de l’UE, devancée tout de même de loin par le Royaume-Uni et l’Irlande où les prix atteignent le double de la moyenne.

Les prix de la consommation dédiée au logement en France (loyers, eau, électricité, gaz) sont supérieurs de 13% à la moyenne, malgré un prix de l’énergie domestique équivalent à la moyenne.

Des prix français attractifs pour les alcools, la santé et la communication.

En revanche, les prix français des boissons alcoolisées sont inférieurs de 6% à la moyenne, avec des situations très contrastées selon le type de liquides.

Grâce à la concurrence entre opérateurs et la généralisation d’offres groupées en France, les prix de la santé et de la communication sont également légèrement moindres que la moyenne (de 2 à 3%).

Luxembourg mis à part, 4 profils de consommation se dessinent. Tout d’abord se dégage l’Europe du Nord avec le Danemark, l’Irlande, la Suède et la Finlande. Leurs prix sont les plus élevés : de 23% à 42% au-dessus de la moyenne de l’UE. Puis 7 pays d’Europe de l’Ouest se regroupent avec des prix supérieurs à la moyenne mais à moindre niveau (18% maximum) : Royaume-Uni, Pays-Bas, Autriche, Belgique, France, Allemagne et Italie. Suivent 6 pays d’Europe méridionale avec des prix inférieurs de 6% à 18% à la moyenne : Espagne, Chypre, Portugal, Slovénie, Malte et Grèce. Enfin le dernier groupe se compose de 10 des pays d'Europe centrale et orientale avec les prix les plus bas, inférieurs à la moyenne de 24% (Estonie) à 54% (Bulgarie).

Sources : Eurostat-OCDE