New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont reculé lundi pour la troisième séance d'affilée, dans un marché qui s'essouffle à force d'attendre des données concrètes illustrant un éventuel rebond de l'économie chinoise.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, a perdu 2,03%, pour clôturer à 84,90 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, également pour échéance en mars, a lui abandonné 2,23%, à 77,90 dollars.

"Les cours connaissent un passage à vide", a commenté Daniel Ghali, de TD Securities. "C'est probablement lié à la Chine."

"Une bonne partie de la hausse des cours (depuis début décembre) était liée à l'optimisme concernant la réouverture de la Chine, mais les marchés physiques n'ont pas encore montré de signes de tension", alors que le pays tourne la page des festivités du Nouvel An lunaire, souligne l'analyste.

En attendant, les opérateurs vendent et réalisent quelques bénéfices, selon Daniel Ghali.

Le principal événement de la semaine sera la réunion ministérielle, mercredi, des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de leurs alliés de l'accord Opep+.

Les analystes d'Eurasia Group s'attendent à ce que le cartel maintienne inchangés ses quotas de production. "Le marché reste sous pression, les prix sont proches de la zone d'agrément de l'Opep et la plupart des signaux pointent vers le haut", expliquent-ils.

"Les membres de l'Opep vont vouloir préserver l'équilibre du marché plutôt que de prendre des mesures qui pourraient provoquer des mouvements de prix marqués", ajoutent-ils.

Le statu quo de l'Opep "est déjà intégré" par les traders, selon Daniel Ghali.

A moins d'une semaine de l'entrée en vigueur de l'embargo européen sur les livraisons de produits raffinés provenant de Russie, l'Union européenne, les pays du G7 non européens et l'Australie n'ont pas encore réussi à s'entendre sur le plafond qu'ils souhaitent appliquer à ces dérivés du brut.

Selon plusieurs médias, l'Union européenne a proposé de fixer à 100 dollars le baril le prix maximum auquel la Russie pourra vendre du gazole à d'autres pays que les membres de l'UE.

Si un accord est trouvé, "ce sera en dernière minute, ce qui pourrait occasionner de la confusion sur le marché", prévient Eurasia Group.

Outre le pétrole, le gaz naturel connaît aussi un fléchissement. Lundi, le gaz naturel américain est descendu à son plus bas niveau depuis plus de 22 mois.

afp/rp