PARIS, 11 juin (Reuters) - A quelques exceptions près, comme Marine Le Pen dans le Pas-de-Calais, Manuel Valls dans l'Essonne et Jean-Luc Mélenchon à Marseille, nombre de personnalités ont été éliminées au premier tour des élections législatives ou sont en passe de l'être au second, dimanche prochain.

MARINE LE PEN (Pas-de-Calais)

Arrivée nettement en tête dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, avec 46% des voix, la présidente du Front national a appelé les sympathisants de son parti à un sursaut au plan national.

Elle affrontera au second tour la candidate de La République en marche Anne Roquet (16,43%). Le député socialiste sortant Philippe Kemel est éliminé (10,83%).

FLORIAN PHILIPPOT (Moselle)

Le vice-président du Front national est arrivé en tête dans la 6e circonscription de la Moselle mais, avec seulement 23,79% des suffrages et sans réserves de voix, il aura fort à faire face à Christophe Arend, candidat de La République en marche, qui se qualifie pour le second tour avec 22,01% des voix.

Face au numéro 2 du Front national, ce chirurgien-dentiste peut compter sur les voix de l’ancien député et candidat Les Républicains Pierre Lang (16,32%) mais aussi sur celles d’un ancien socialiste, Laurent Kleinhetz, qui a obtenu 14,75% des voix sous l’étiquette "Majorité présidentielle".

GILBERT COLLARD (Gard)

Confronté à l'ancienne torera Marie Sara, soutenue par La Répuplique en Marche, l'avocat au verbe haut n'est pas sûr de retrouver son fauteuil de député Front national dimanche prochain.

Les deux candidats sont au coude à coude dans la 2e circonscription du Gard, autour de 32% des voix.

"Nous avons pour nous une réserve de voix que Gilbert Collard n'a pas", a dit Marie Sara, évoquant un "résultat inespéré".

"C'est très décevant, il faut remobiliser nos troupes", a commenté pour sa part Gilbert Collard, déplorant une "abstention effarante".

JEAN-LUC MÉLENCHON (Bouches-du-Rhône)

Avec plus de 33% des voix selon des résultats partiels dans la quatrième circonscription de Marseille, Jean-Luc Mélenchon est qualifié pour le second tour, de même que la candidate LREM Corinne Versini, à près de 22%.

L'ex-candidat de La France insoumise à l'élection présidentielle a appelé ses électeurs à ne pas "donner les pleins pouvoirs au parti du président" Emmanuel Macron.

Le député socialiste sortant, Patrick Mennucci, est éliminé.

NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET (Paris)

Qualifiée pour le second tour face au candidat de la République en marche Gilles Le Gendre, crédité de plus de 41% des voix, l'ancienne ministre aura du mal à rattraper son retard, notamment dû à l'éclatement des candidatures de droite dans la circonscription abandonnée par François Fillon.

Selon des résultats partiels, l'ancienne ministre recueille 19,05 des voix, devant le maire du VIe arrondissement Jean-Yves Lecoq et l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino.

BENJAMIN GRIVEAUX (Paris)

Qualifié pour le second tour avec plus de 41% des voix selon des résultats provisoires, cet artisan de la première heure mouvement En Marche est pressenti pour prendre les rênes du parti présidentiel lors de son congrès fondateur en juillet.

La candidat socialiste sortante, Seybah Diagoma, est également qualifiée avec 12,80 des voix.

JEAN-CHRISTOPHE CAMBADÉLIS (Paris)

Pari perdu pour le premier secrétaire du PS, éliminé dès le premier tour dans une circonscription du XIXe arrondissement de Paris qu'il représentait depuis 20 ans à l'Assemblée nationale.

Le patron du PS semble plus menacé que jamais à la tête d'un parti moribond.

Jean-Christophe Cambadélis était notamment confronté à Mounir Mahjoubi, secrétaire d'Etat au Numérique, qualifié pour le second tour.

BENOÎT HAMON (Yvelines)

Le candidat socialiste à l'élection présidentielle est éliminé dans son fief de Trappes, dans les Yvelines, où il a été notamment dépassé par la représentante de la France insoumise.

"Cette saveur amère (...) n'enlève rien à l'engagement qui sera le mien demain, de continuer à me battre", a-t-il déclaré.

"Je pense que des partis politiques ont échoué mais les idées et les valeurs qu'ils portent vivent encore."

Campé sur une ligne à la gauche du PS, l'ancien frondeur lance le 1er juillet prochain une initiative en compagnie de l'écologiste Yannick Jadot pour tenter de rebâtir sur les cendres d'un PS en voie la disparition.

MANUEL VALLS (Essonne)

Ballottage favorable pour l'ex-Premier ministre dans une circonscription englobant son fief d'Évry, où ni le PS ni LREM n'ont présenté de candidat contre lui.

Manuel Valls se retrouvera au second tour face à la candidate Les Républicains Caroline Varin.

"J'arrive nettement en tête du premier tour", a déclaré Manuel Valls devant la presse, qui a prédit un second tour de "clarification" et demande de soutenir le gouvernement en place.

CÉCILE DUFLOT (Paris)

Eliminée dès le premier tour à Paris, l'ancienne ministre a tout perdu, malgré le dispositif en sa faveur passé dans le cadre de l'accord pré-présidentielle passé entre Benoît Hamon et Yannick Jadot.

NAJAT VALLAUD-BELKACEM (Rhône)

Avec 16,54% des voix, l'ancienne ministre de l'Education nationale arrive en deuxième position à Villeurbanne, loin derrière l’homme d’affaires Bruno Bonnell, pour La République en marche (36,69 %).

"Si les électeurs veulent pouvoir avoir à l'Assemblée nationale une voix qui les défende, il faut se mobiliser dans toutes les circonscriptions où c'est encore possible. C'est le cas dans la nôtre", a dit Najat Vallaud-Belkacem devant la presse. "Rien n'est joué dans cette élection et je l'emporterai".

PASCAL LAMY (Nord)

En cinquième position avec seulement 9,1% des voix dans la première circonscription du Nord, le protégé de la maire de Lille, Martine Aubry, est éliminé.

Christophe Ittier (LREM) et Adrien Quatennens (France insoumise) sont qualifiés pour le second tour dans cet ancien fief du PS.

Aucun candidat socialiste n'est présent au second tour ni dans le Nord, ni dans le Pas-de-Calais. Le PS détenait 18 circonscriptions dans les deux départements.

BORIS VALLAUD (Landes)

L'ancien conseiller de l'Elysée, époux de Najat Vallaud-Belkacem, tente d'emporter la mise dans la circonscription d'Henri Emmanuelli, décédé ce printemps sans descendance politique.

Le candidat socialiste est en ballottage défavorable avec 25,33% des suffrages exprimés derrière le candidat de La République en marche, Jean-Pierre Steiner, à 34,15%.

FRANÇOIS DE RUGY (Loire-Atlantique)

Soutenu par La République en marche, François de Rugy arrive largement en tête dans la 1e circonscription de Loire-Atlantique, qui regroupe les quartiers nord de Nantes et les communes d'Orvault et Sautron, avec plus de 49% des voix.

Il est donc très bien placé pour obtenir un troisième et "dernier mandat" de député sur cette circonscription.

ERIC CIOTTI (Alpes-Maritimes)

Second tour à suspense en perspective pour Eric Ciotti qui brigue un troisième mandat dans son fief de la première circonscription de Nice, traditionnellement à droite.

Le soutien de François Fillon pendant la présidentielle, qui prône une opposition ferme à Emmanuel Macron, s'impose de justesse au premier tour (35%).

Il retrouvera face à lui dimanche la candidate de La République en marche, Caroline Reverso-Meinietti, une jeune avocate de 31 ans, novice en politique qui obtient un peu plus de 32%.

EMMANUELLE MÉNARD (Hérault)

Pour son entrée en politique, Emmanuelle Ménard est arrivée largement en tête au premier tour dans la sixième circonscription de l'Hérault avec 35,41% des suffrages.

L’épouse du maire de Béziers, Robert Ménard, soutenue par le Front national, affrontera dimanche la candidate de La République En Marche, Isabelle Voyer, qui a réuni 24,72% des voix. Le député sortant Les Républicains Elie Aboud, arrivé en troisième position avec 18,28%, est éliminé dès le premier tour. (Elizabeth Pineau, avec Caroline Pailliez, Emile Picy et les correspondants de Reuters en régions, édité par Yves Clarisse)