Le texte présenté mardi par le Royaume-Uni, au moment où l'Armée nationale libyenne (ANL) dirigée par le maréchal Khalifa Haftar affrontait les forces progouvernementales dans les faubourgs de Tripoli, demande aux pays qui peuvent avoir de l'influence sur les belligérants de s'assurer du respect d'un éventuel cessez-le-feu. Il souhaite aussi que l'aide humanitaire puisse parvenir à toutes les régions du pays.

Des diplomates ont déclaré que la Russie s'était opposée au projet de résolution britannique qui accuse l'ANL d'être à l'origine de l'escalade du conflit aux abords de la capitale libyenne.

Les Etats-Unis n'ont pas justifié leur position, annoncée durant une réunion à huis clos du Conseil de sécurité lors de laquelle l'émissaire de l'Onu pour la Libye, Ghassan Salame, a fait un bilan alarmant de la situation, ont ajouté ces diplomates.

Aucun commentaire n'a été effectué par la mission américaine auprès de l'Onu. Aucune déclaration n'a pu être obtenue dans l'immédiat auprès de la mission diplomatique russe.

Le 5 avril, le Conseil de sécurité avait fait part de son inquiétude face aux combats près de Tripoli et souligné qu'il ne pouvait y avoir de solution militaire au conflit.

Les hommes du maréchal Haftar ont lancé il y a une quinzaine de jours une offensive en direction de la capitale. Ils pensaient prendre la ville en deux jours mais les forces fidèles au gouvernement d'union nationale du Premier ministre Fayez al Serraj sont parvenues à contenir l'offensive avec l'aide des milices de l'Ouest.

Le ministère libyen de l'Intérieur a annoncé jeudi la suspension de la coopération militaire avec la France, accusant Paris de soutenir le maréchal Haftar. Une source a l'Elysée a déclaré que la France continuait de soutenir le gouvernement légitime du Premier ministre Serraj, reconnu par la communauté internationale, et la médiation de l'Onu.

Des bombardements ont été entendus dans la journée dans le sud de Tripoli, et encore en fin de soirée, ont dit des habitants et des représentants militaires.

Un journaliste de Reuters a constaté que deux tirs de mortier ont failli s'abattre sur une clinique du faubourg d'al-Suani, dans le sud-ouest de Tripoli.

Selon un bilan communiqué jeudi à Genève par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), 205 personnes, dont 18 civils, ont été tuées et 913 autres blessées en deux semaines d'affrontements aux abords de la capitale libyenne.

(Michelle Nichols aux Nations unies, Ulf Laessing à Tripoli, Marine Pennetier à Paris; Jean Terzian pour le service français)