Comme la majorité de leurs homologues européens, les établissements français ont affiché un rebond significatif de leurs résultats grâce aux très bonnes performances de leurs activités liées aux marchés financiers. Les banques européennes, qui affichent des pertes de revenus sur les dernières années par rapport aux banques américaines, doivent relever un ensemble de défis.

Progression des bénéfices des banques françaises au premier trimestre 2021
Les évolutions favorables des marchés financiers et une réduction du montant des provisions pour faire face à de possibles impayés de crédit ont permis un redressement des résultats. Au premier trimestre 2021, le bénéfice net de BNP Paribas a ainsi bondi de 38 % (1,8 milliard d'euros) sur un an. Celui du Crédit agricole a quasiment été multiplié par deux (1,75 milliard d'euros) alors que les résultats du groupe BPCE ont été multipliés par trois (548 millions d'euros). Quant à la Société générale, elle a dégagé un bénéfice net de 814 millions d'euros au premier trimestre, après avoir affiché une perte de 326 millions d'euros un an auparavant.
Néanmoins des faiblesses structurelles demeurent : sous la pression des taux bas, la rentabilité des activités de banque de détail s'érode depuis plusieurs années. La crise a accéléré cette tendance. Les banques de détail françaises devraient encore réduire leurs charges et baisser leurs effectifs car les salaires représentent plus de la moitié de la base de coûts.
De nombreux défis pour les banques européennes
Le modèle européen de la banque de détail est particulièrement mis à mal face à l'essor du digital. Certaines se retirent de cette activité, comme c'est le cas d'HSBC. A cela s'ajoute une progression des risques. Ainsi, d'après la BCE, la forte activité des grandes banques sur le marché des opérations à effet de levier et les marchés des produits dérivés liés aux actions les exposent à une prise de risque excessive.
Quant aux banques françaises, depuis la crise sanitaire, elles sont exposées de façon croissante au risque cyber suite à la nécessité de basculer massivement et rapidement des activités financières vers le télétravail et la prestation de services à distance.