(Au §9, bien lire que "l'AFT a émis au total pour 285,1 milliards d'euros d'emprunts bruts à moyen et long terme mais elle a racheté parallèlement pour 25,1 milliards d'euros de titres")

PARIS (Reuters) - La France prévoit d'émettre 260 milliards d'euros de dette à moyen et long terme en 2022, un montant net des rachats stable par rapport à 2021, a confirmé mercredi l'Agence France Trésor.

Cette prévision est inchangée par rapport à celle annoncée en septembre en dépit du creusement du déficit prévisionnel de l'Etat, désormais attendu à 155,1 milliards d'euros contre 143,4 milliards inscrit au projet de loi de finances présenté il y a trois mois.

L'écart, qui couvre entre autres le financement du plan d'investissement 2030 et celui des mesures d'amortissement des effets de l'inflation sur les ménages, sera comblé par un recours accru aux disponibilités du Trésor.

La stabilité des émissions nettes conjuguée à une croissance élevée en 2021 puis en 2022 (6,7% cette année selon la dernière prévision de la Banque de France) devrait permettre de ramener les emprunts à moyen et long terme à 10% du produit intérieur brut (PIB) l'an prochain contre 11,3% en 2020 et 10,6% cette année, précise l'AFT.

L'encours de dette à court terme (BTF) devrait quant à lui être stabilisé en 2022 et revenir à 7% de l'endettement global de l'Etat.

"On a donc largement reconstitué nos marges de manoeuvre pour pouvoir faire face à de nouveaux chocs si des risques se matérialisaient courant 2022 ou après", a déclaré Cyril Rousseau, le directeur général de l'AFT, lors d'une présentation à la presse, soulignant que la dette court terme était "notre première ligne de défense".

Les émissions d'obligations indexées sur l'inflation française ou européenne représenteront 10% environ des émissions nettes en 2022.

L'AFT prévoit de créer deux nouvelles lignes de référence à dix ans et une à 15 ans et envisage le lancement par syndication d'une nouvelle OAT dont la maturité se situerait entre 20 et 30 ans. Sont aussi à l'étude un nouveau titre indexé à 30 ans et une OAT "verte" indexée sur l'inflation d'une maturité de 10 à 15 ans, par syndication dans les deux cas.

LES CONDITIONS DE FINANCEMENT RESTENT FAVORABLES

En 2021, l'AFT a émis au total pour 285,1 milliards d'euros d'emprunts bruts à moyen et long terme mais elle a racheté parallèlement pour 25,1 milliards d'euros de titres.

L'année a été marquée par la poursuite de l'allongement de la maturité moyenne de la dette, à 8,4 ans, et par une légère remontée de son coût, à 1,35% contre 1,28% en 2020, qui traduit l'augmentation de la charge de la dette indexée sur l'inflation.

Les conditions de financement sont néanmoins restées "très très favorables", a assuré Cyril Rousseau, avec un taux moyen sur l'ensemble des émissions de -0,28% contre -0,30% en 2020.

Pour les émissions d'OAT, le taux moyen ressort à -0,05% sur l'année contre -0,13% en 2020, une hausse qui recouvre des évolutions en dents de scie: le taux moyen pondéré à dix ans est remonté d'une trentaine de points entre le premier et le deuxième trimestres grâce aux progrès de la vaccination et à la reprise, pour repartir à la baisse pendant l'été puis remonter à nouveau à l'automne sur fond d'accélération de l'inflation.

(Reportage Leigh Thomas et Marc Angrand)