La mise à jour de sa dernière « Box », « Revolution », intègre une nouvelle fonctionnalité : « le blocage de la publicité ». Cette fonctionnalité est présentée comme « béta », c'est-à-dire en version test, mais elle est tout de même activée par défaut.
 
Concrètement, les très nombreux utilisateurs d’une connexion Free qui auront simplement mis à jour leur Freebox Revolution « bénéficient » dès aujourd’hui de cette nouvelle fonctionnalité quelque soit leur navigateur et la machine avec laquelle ils se connectent : ordinateur, tablette, téléphone... Ces internautes naviguent ainsi sur des sites Internet vierges de publicités. Si des pubs s’affichent encore c’est probablement car il s’agit que d’une version « béta »…
 
Avec environ 25% de part de marché de Free en France et plus de 5.2 millions d’utilisateurs, les implications de ce coup de force sont tout simplement gigantesques pour l’ensemble des sites Internet vivants, tout ou partie, de la publicité, mais aussi les régies publicitaires au premier rang desquelles on retrouve Google.
 
Le site ZDnet.fr a obtenu la confirmation de la part de Free de cette nouvelle politique, sans précédent dans l’histoire des FAI. Il semble que cette décision de Free ne soit pas pour « améliorer » l’expérience utilisateur de ses clients mais soit en réalité une manière de préparer une négociation avec Google auprès de qui le FAI souhaiterait obtenir une rémunération contre l’accès à ses services. En bref, Free veut faire payer Google. Encore un !
 
Quoiqu’il en soit, c’est bien simple, du jour au lendemain, Free retire à l’ensemble de l’écosystème de la publicité sur Internet un chiffre d’affaires correspondant à la part de marché de sa dernière box.
 
Les premières victimes de ce coup de force sont les sites Internet et éditeurs de contenu qui vont voir leurs revenus publicitaires baisser immédiatement d’environ 5 à 10%, soit la part de marché des Internautes français utilisateurs de la dernière Freebox "révolution" d'après nos estimations. En effet, le nombre de personnes qui iront désactiver la fonctionnalité dans la rubrique « paramètres » de leur box, pour enfin voir s’afficher de la publicité sur leurs sites préférés, devrait être approximativement proche de… 0%.
 
Autant dire que les éditeurs, dont nous faisons partie, ne sont pas contents, mais alors pas contents du tout. Et il est très probable qu’ils le fassent savoir par le biais de nombreux articles voire même pourquoi pas, qu’ils bloquent l’accès à leur site aux internautes en provenance de Free. Car oui, après tout, pourquoi pas ! Nous ne vivons pas uniquement d’amour et d’eau fraîche.
 
Avec cette politique, Free se met à dos les éditeurs, les régies, le roi du web Google qui ne devrait pas se laisser faire, sans parler des très probables nombreuses conséquences juridiques, sociales, politiques et éthiques. A l’heure où tous les politiques se battent pour la neutralité de l’Internet, Free censure. Même si un retour en arrière est possible, il y aura de notre point de vue un avant et un après "Free AdGate".
Xavier Niel jusqu’ici un exemple de réussite a très probablement pris la grosse tête en voulant tout simplement s’approprier le web.
 
D’un point de vue boursier, puisque c’est notre spécialité, la société Iliad se paye actuellement 45 fois les bénéfices de l’exercice en cours et 32 fois les bénéfices de l’exercice prochain sur la base des estimations actuelles de résultats et avant prise en compte de cette actualité toute fraîche. Iliad est l’une des sociétés les plus chères payées de France, au coude à coude avec Hermès.
 
Nous ne pensons pas que ces niveaux de valorisation puissent se maintenir en l’état, bien au contraire.
 
Les investisseurs prendront leurs bénéfices. Les spéculateurs vendront la valeur à découvert, ce que nous avons fait ce matin dans le cadre de la gestion de notre portefeuille Trader en vendant 400 titres à 130.48 euros avec les 125 euros voire 115 euros comme premiers objectifs en ligne de mire.