Sur les cinq dernières séances, les géants américains de l'internet ont été sévèrement secoués. Le "Big Five" a largement contribué à la sousperformance des indices américains par rapport à leurs homologues européens. Est-ce une simple correction ou un mouvement de fond ?

Alphabet et Apple, les baromètres à la peine

Alphabet a mené cette triste danse avec une chute de 4,8% mardi, notamment parce que les analyste reprochent à l'entreprise de payer trop cher pour alimenter sa croissance, et ce, malgré de bons résultats au premier trimestre. Les investissements de la firme sont en effet passés de 2,5 à 7,3 milliards de dollars cette année, incluant l’achat du building new-yorkais Chelsea Market, qui a coûté la bagatelle de 2,4 milliards de dollars au géant du Web. L’addition est plus salée que prévu et la hausse de 72% du bénéfice net par action à 13,33 USD ne convainc visiblement pas les investisseurs. Ruth Porat, responsable financier chez Alphabet, persiste et signe la poursuite des dépenses puisque « cela reflète la demande ». Les analystes vont devoir refaire leurs comptes.

Dans la même veine, Apple a cédé 1,4% hier, sur des craintes de ralentissement de la demande d’iPhones après les avertissements de plusieurs fournisseurs. Les smartphones représentent deux-tiers des revenus de la marque à la pomme. Morgan Stanley a abaissé son objectif de cours de 3 dollars en visant 200 dollars. Les analystes nourrissent une certaine prudence concernant les résultats attendus le 1er mai prochain.
 

Sur les six derniers mois, Amazon a survolé les débats. Mais depuis quelques jours, les quatre dossiers sont logés à la même enseigne
 
Le reste du secteur sous pression
 
Facebook, en plein cœur de la polémique Cambridge Analytica, a de son côté cédé 3,7%, tandis qu’Amazon perdait 3,8%, après l’accueil chahuté de Jeff Bezos en Allemagne, son deuxième plus gros marché. On pourrait même élargir le tableau à Twitter et Netflix, en difficultés que le marché.

A court terme, les GAFAM continuent à s'enliser en territoire négatif. La publication d'Apple mardi prochain devrait permettre d'y voir plus clair. L'histoire a démontré que ces entreprises ont une étonnante capacité de réaction. Ne les enterrons pas trop vite.