Londres (awp/afp) - L'activité dans le secteur privé au Royaume-Uni s'est contractée en novembre, du fait de l'incertitude liée au Brexit et aux prochaines élections, selon des chiffres du cabinet Markit publié mercredi.

L'indice PMI composite (comprenant l'industrie et les services) s'est établi à 49,3 points le mois dernier, soit un peu au-dessus des 48,5 points de l'estimation provisoire "flash" publiée le 22 novembre.

Un score inférieur à 50 points témoigne toutefois d'une baisse de l'activité, ce qui est de mauvais augure pour la croissance économique en cette fin d'année.

L'indice retombe à son niveau de septembre qui était le mois le plus faible depuis juillet 2016 soit juste après le vote pour le Brexit.

Le PMI pour le puissant secteur des services, à 49,3 points, est le plus mauvais depuis mars, selon cette enquête qui montre que les entreprises et les consommateurs ont été prudents dans leurs dépenses compte tenu des incertitudes politiques.

Certains groupes dans les services ont évoqué en outre des reports de projets de la part de clients internationaux en raison du manque de clarté autour du Brexit, dont la date a été repoussée à fin janvier 2020.

"Les enquêtes PMI de novembre suggèrent dans leur ensemble que l'économie britannique est chancelante au quatrième trimestre, avec une activité dans les services qui baisse à nouveau après une brève stabilisation", souligne Tim Moore, économiste chez IHS Markit.

Samuel Tombs, économiste chez Pantheon Macroeconomics, rappelle quant à lui que les indices PMI ne sont pas toujours fiables pour mesurer l'état de santé de l'économie, puisqu'ils excluent le commerce et le secteur public, et ont selon lui tendance à noircir le trait en période d'incertitude.

"D'autres études montrent que la confiance des entreprises dans les services s'améliore peu à peu", remarque-t-il, tout en prévoyant une maigre croissance économique de 0,2% au quatrième trimestre.

Le Royaume-Uni a certes échappé à la récession au troisième trimestre, mais la tendance reste fragile et les économistes s'attendent à un ralentissement marqué pour l'ensemble de 2019.

Selon un panel d'estimations compilées par le Trésor, la hausse du produit intérieur brut (PIB) devrait atteindre 1,2% cette année, contre 1,4% en 2018 et 1,9% en 2017.

afp/buc