(Actualisé avec lancement de la campagne à Spijkenisse)

SPIJKENISSE, Pays-Bas, 18 février (Reuters) - Le dirigeant d'extrême droite néerlandais Geert Wilders a lancé samedi sa campagne en vue des élections législatives du 15 mars avec un discours anti-immigration et anti-islam promettant d'en finir avec "la racaille marocaine".

Il a invité ses compatriotes à "reprendre possession" de leur pays en votant pour le Parti pour la liberté (PVV), qu'il dirige et qui est légèrement en tête des intentions de vote.

Avec 17%, le PVV devance d'un petit point les conservateurs du Parti populaire libéral et démocrate de Mark Rutte, le Premier ministre sortant, qui mise sur la récupération de certains thèmes identitaires et une reprise économique.

Geert Wilders, qui vit sous protection policière depuis le meurtre du réalisateur Théo Van Gogh par un islamiste en 2004, a effectué une rare apparition publique, à Spijkenisse, dans la banlieue de Rotterdam, bastion du PVV.

La démographie de Rotterdam est l'une des plus diverses des Pays-Bas et la ville compte une forte population musulmane.

"Il y beaucoup de racaille marocaine en Hollande qui rend les rues peu sûres", a-t-il dit, entouré d'une imposante protection policière ainsi que de gardes du corps.

"Si vous voulez reprendre possession de votre pays, faire à nouveau des Pays-Bas un pays pour le peuple des Pays-Bas, vous ne pouvez voter que pour un parti", a-t-il ajouté.

Geert Wilders a promis de "dé-islamiser" les Pays-Bas avec des mesures plus radicales encore que celles du président américain, Donald Trump, interdisant l'immigration des personnes musulmanes et fermant les mosquées.

Geert Wilders, qui ne cache pas son admiration pour le nouveau locataire de la Maison blanche, a fréquemment comparé le Coran à "Mein Kampf" d'Adolf Hitler. Il a été plusieurs fois poursuivi en justice pour incitation à la haine raciale.

Cependant, même en cas de percée électorale, il est peu probable que le PVV puisse former un gouvernement, 30 des 31 partis en lice ayant exclu de former une coalition avec lui.

Mais un succès de Geert Wilders serait perçu comme étant de bon augure par Marine Le Pen en France en vue de l'élection présidentielle, tout comme pour l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) lors des législatives de septembre en Allemagne. (Thomas Escritt, Julie Carriat et Gilles Trequesser pour le service français)