"L’année 2024 sera marquée par l’élection présidentielle américaine début novembre. La couleur du gagnant, entre le rouge républicain et le bleu démocrate, aura-t-elle un impact sur la performance du marché action cette année et tout au long du mandat de la future administration ?", se demande Nicolas Mougeot, head of investment strategy & sustainability chez Indosuez Wealth Management.

Selon lui, "à première vue, les investisseurs pourraient se méfier des 12 prochains mois puisque le S&P 500 a historiquement affiché une sous-performance de plus de 2% lors des années d'élection depuis la fin de la deuxième guerre mondiale (6,84% contre 9,16%). Néanmoins, si l'on exclut 2008, qui fut non seulement une année d'élection présidentielle mais aussi marquée par la crise financière, il n'y a pas de différence significative entre une année électorale ou pas (9,36% contre 9,16%). L'histoire nous dit donc qu'en absence d'une crise exogène au processus électoral, la performance des actions américaines n'est pas différente, élection présidentielle ou pas".

Pour Nicolas Mougeot, "un autre facteur à ne pas négliger est l'impact du choix du prochain président sur les politiques économiques et fiscales pour les années à venir".

D'un côté, certains programmes d'aide sous l'administration Biden, comme le comme le Chips Act qui a pour but de soutenir le secteur des semi-conducteurs, ont reçu un soutien des deux bords et ne devraient pas être remis en cause. De l'autre, l'arrivée d'un président républicain pourrait sonner le glas de certains financements verts.

En avril 2023, le républicain McCarthy avait en particulier proposé une loi, le Limit, Save, Grow Act afin de limiter certaines dépenses, ce qui pourrait présager de coupes potentielles d'une administration républicaine. Il envisageait notamment des réductions significatives des aides fiscales du Inflation Reduction Act (loi sur la réduction de l'inflation) et des crédits d'impôt verts.

"Une alternance républicaine n'impliquerait pas nécessairement une austérité budgétaire, notamment avec un sénat démocrate, mais il est fort probable que les incitations fiscales pour les énergies renouvelables seraient fortement revues à la baisse. Une année électorale amène toujours son lot de surprises et 2024 ne devrait pas échapper à la règle. Les marchés financiers, tel Néo dans Matrix, pourraient donc connaître un destin différent en fonction du choix des électeurs américains entre pilule rouge et pilule bleue", souligne Nicolas Mougeot.