Brasilia (awp/afp) - La banque centrale du Brésil (BCB) s'apprête une nouvelle fois à augmenter son taux directeur pour le porter à 9,25%, soit une augmentation de 1,5 point de pourcentage, selon les prévisions des analystes, afin de parer à une inflation galopante et malgré le ralentissement économique.

La décision sera officiellement annoncée mercredi à l'issue de la dernière réunion de l'année du Comité de politique monétaire (Copom) de la BCB, qui débute ce mardi.

Cette septième hausse consécutive depuis mars portera les taux à un niveau qui n'a plus été atteint depuis la mi-2017. En octobre déjà, la BCB avait relevé son taux directeur de 1,5 point (à 7,75%), la hausse la plus forte en 19 ans, pour tenter d'enrayer la hausse continue des prix.

Sur les 12 mois glissants depuis octobre, l'inflation a atteint 10,67% dans la première économie d'Amérique latine. Elle est de 8,24% depuis le début de l'année avec des hausses marquées des prix du combustible et des denrées alimentaires, qui accroissent encore les difficultés des plus pauvres.

Selon les estimations de la Banque centrale, l'inflation devrait encore être de 5% l'an prochain. Si tel est le cas, ce serait la deuxième année consécutive où l'objectif de 3,5% de l'autorité monétaire, plafonné à 5%, serait dépassé.

Selon Nicolas Borsoi, du cabinet Nova Futura Investimentos, la stratégie de la BCB a encore besoin de temps pour produire ses effets, l'impact de la hausse des taux pour freiner l'inflation "prend plus de deux trimestres".

Pour Rafaela Vitoria, économiste en chef à Banco Inter, la Copom doit peser le risque d'une faible activité économique qui pourrait conduire à une grave récession. "Tout au Brésil ne peut pas être résolu par un choc de taux d'intérêt", a-t-elle indiqué sur Twitter.

Le Brésil est entré en récession au 3e trimestre, avec une contraction de 0,1% de son PIB largement imputable à la chute de la production agricole, secteur clé de la première économie d'Amérique latine.

C'est le deuxième trimestre consécutif de baisse, après la contraction de 0,4% du Produit intérieur brut au trimestre précédent, enrayant la reprise constatée après le choc de la crise sanitaire.

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