Tokyo (awp/afp) - Les prix à la consommation (hors produits frais) au Japon ont augmenté de 0,9% en avril sur un an, un chiffre conforme aux attentes des analystes, contre 0,8% en mars, selon des statistiques publiées vendredi par le gouvernement.

L'inflation reste bloquée depuis des mois au-dessous de 1%, loin de la cible de 2% visée par la banque centrale, dans une troisième économie mondiale qui manque de dynamisme.

Cette légère accélération s'explique essentiellement par un bond du coût des carburants, sur fond de hausse des cours du pétrole. De fait, si l'on exclut l'énergie en plus des produits frais, l'inflation n'est que de 0,6%.

Tous prix confondus, elle ressort à 0,9%.

Les économistes n'anticipent pas d'amélioration de la tendance dans les mois à venir. Plusieurs opérateurs de télécommunications ont annoncé d'importantes réductions tarifaires et le gouvernement a décidé de rendre l'éducation gratuite pour les jeunes enfants, autant d'éléments qui vont jouer négativement sur la hausse des prix.

Autre risque à l'horizon, la relèvement en octobre de la taxe sur la consommation, de 8% actuellement à 10%. Après deux reports, le Premier ministre Shinzo Abe a assuré qu'il mettrait cette fois-ci en oeuvre cette impopulaire mesure destinée à assainir les finances publiques, à moins d'un choc similaire à la crise déclenchée par la faillite historique de Lehman Brothers en 2008.

Toutefois, même si le produit intérieur brut (PIB) est ressorti en hausse de 0,5% au premier trimestre (selon des données préliminaires publiées en début de semaine), la consommation des ménages et l'investissement des entreprises restent très faibles, et ce relèvement de TVA pourrait faire dérailler la modeste croissance japonaise.

Les précédentes hausses de cet impôt indirect, en 1997 et en 2014, ont à chaque fois eu un fort impact négatif sur l'économie.

Pour éviter une répétition de ces scénarios, le gouvernement a mis en place toute une batterie de mesures pour soutenir la consommation. Le gouverneur de la Banque du Japon (BoJ), Haruhiko Kuroda, estime qu'elles permettront de limiter le choc.

Mais même dans cette hypothèse, l'inflation, elle, n'atteindra pas l'objectif fixé par les autorités avant 2022 au mieux, d'après les dernières prévisions communiquées en avril par la BoJ.

afp/al