Tokyo (awp/afp) - Les prix à la consommation (hors produits frais) au Japon ont progressé de seulement 0,6% en juin sur un an, une évolution au plus bas depuis juillet 2017, accentuant la pression sur la banque centrale qui vise une inflation de 2%.

Et cette tendance devrait se poursuivre, selon les économistes, sous l'effet d'une baisse des factures téléphoniques et des frais d'éducation pour les jeunes enfants, à l'initiative du gouvernement.

Certes, ce chiffre de 0,6% est en ligne avec les attentes des économistes interrogés par l'agence Bloomberg et c'est le 30e mois de hausse d'affilée en comparaison annuelle dans un archipel longtemps en butte à une déflation tenace.

Mais l'inflation reste très loin de l'objectif de 2% fixé par les autorités il y a plus de six ans maintenant.

C'est encore pire (+0,5%) si l'on calcule sans tenir compte non plus des prix de l'énergie qui font grimper la moyenne quand les cours du pétrole augmentent, selon ces statistiques publiées vendredi par le ministère des Affaires intérieures.

L'inflation découlant d'une demande motrice souhaitée par les autorités apparaît encore illusoire, même si la pénurie de main-d'oeuvre entraîne une augmentation des salaires dans certains secteurs.

La Banque du Japon (BoJ) a lancé au printemps 2013 une offensive monétaire qui peine à porter ses fruits, les consommateurs restant très frileux dans une troisième économie mondiale vieillissante.

Elle a dans un premier temps renforcé son arsenal d'outils mais semble désormais démunie et reconduit invariablement le statu quo depuis de longs mois, bien que son gouverneur Haruhiko Kuroda se dise régulièrement prêt à prendre les mesures nécessaires pour doper l'inflation et soutenir l'activité.

La prochaine réunion du comité monétaire est prévue fin juillet, juste avant une décision de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui, elle, pourrait agir en baissant les taux d'intérêt, face aux incertitudes autour des tensions commerciales sino-américaines.

afp/jh