WASHINGTON, 21 avril (Reuters) - Le président américain Joe
Biden devrait reconnaître officiellement les massacres
d'Arméniens perpétrés sous l'Empire ottoman pendant la Première
Guerre mondiale comme un génocide ont déclaré mercredi des
sources au fait du dossier, ce qui risque d’attiser les tensions
entre les États-Unis et la Turquie.
Le geste serait largement symbolique mais il signifierait
une rupture avec des décennies de langage soigneusement calibré
de la part de la Maison blanche et interviendrait à un moment où
Ankara et Washington sont déjà à couteaux tirés sur une série de
questions.
Joe Biden pourrait utiliser le mot "génocide" dans le cadre
d'une déclaration le 24 avril, date à laquelle des
commémorations pour les victimes sont organisées chaque année
dans le monde entier, mais la décision finale n'a pas encore été
prise, selon trois sources.
La porte-parole de la Maison blanche, Jen Psaki, a déclaré
mercredi aux journalistes que Washington aurait probablement
"plus à dire" sur la question samedi, mais a refusé de donner
des détails.
Le département d'État n'a pas immédiatement répondu à une
demande de commentaire et le Conseil national de sécurité de la
Maison blanche n'a pas ajouté de commentaires à la déclaration
de Jen Psaki.
Toute initiative de Joe Biden visant à reconnaître les
massacres comme un génocide ne fera que nuire aux relations déjà
tendues entre les alliés de l'OTAN, a déclaré mardi le ministre
turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu.
(Eric Beech; version française Camille Raynaud)