ENQUÊTE RUSSE

LE RAPPORT MUELLER ENTRE LES MAINS DE L'ATTORNEY GENERAL

WASHINGTON - Au terme de près de deux ans d'investigations, le procureur spécial Robert Mueller a remis son rapport vivement attendu de son enquête sur le rôle présumé de la Russie dans l'élection présidentielle de 2016 à l'Attorney General William Barr, a annoncé vendredi le département américain de la Justice.

L'"enquête russe" plane comme une ombre sur la présidence de Donald Trump depuis le tout début de son mandat et a emporté plusieurs personnalités clés de son entourage, y compris l'ex-directeur de son équipe de campagne, Paul Manafort, son ancien avocat personnel Michael Cohen ou encore son éphémère conseiller à la sécurité nationale, Michael Flynn, qui a démissionné trois semaines à peine après l'investiture de Trump, le 20 janvier 2017.

La question qui se pose désormais est de savoir si le rapport Mueller comporte des allégations de malversation visant Trump lui-même. Selon une source au département de la Justice, Mueller ne préconise aucune autre inculpation.

Aucun détail des conclusions de l'"enquête russe" n'a été rendu public, et Barr va consulter son adjoint, Rod Rosenstein, ainsi que le procureur spécial pour "déterminer quelles informations contenues dans ce rapport pourront être communiquées au Congrès et mises à disposition du public conformément à la loi".

Les démocrates réclament sa publication intégrale.

Les principales conclusions seront rendues publiques une fois qu'elles auront été présentées au Congrès, a annoncé vendredi un responsable du département de la Justice.

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BREXIT

DE RETOUR DE BRUXELLES, MAY S'ATTELLE À UNE TÂCHE IMMENSE

LONDRES - De retour de Bruxelles, où elle a obtenu un court répit de ses partenaires européens, Theresa May s'est attelée vendredi à une tâche immense: parvenir à faire ratifier l'accord de retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne.

Dans une lettre adressée à des parlementaires, la Première ministre britannique laisse toutefois entendre qu'elle pourrait ne pas faire revoter la Chambre des communes sur l'accord de retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne si elle estime qu'une majorité reste introuvable, ouvrant la voie à de multiples possibilités, dont un report lointain du Brexit.

"S'il apparaît qu'il n'y pas un soutien suffisant pour soumettre de nouveau cet accord la semaine prochaine, ou si la Chambre le rejette à nouveau, nous pourrons demander une nouvelle extension avant le 12 avril, mais cela impliquera d'organiser des élections pour le Parlement européen", écrit-elle dans cette lettre publiée sur un Twitter https://twitter.com/nickeardleybbc/status/1109168282249109504 par un journaliste de la BBC.

Les dirigeants européens, qui étaient réunis jeudi et vendredi à Bruxelles, ont reporté la date du Brexit du 29 mars au 22 mai si la Chambre des communes ratifie l’accord de retrait la semaine prochaine ou au 12 avril dans le cas contraire.

Ils ont averti le Royaume-Uni qu’il disposait d'une dernière chance de quitter l'Union européenne de façon ordonnée, après avoir accordé à la Première ministre, Theresa May, un délai de deux semaines jusqu'au 12 avril.

LE POINT sur les négociations du Brexit:

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DAMAS JURE DE REPRENDRE LE GOLAN, APRÈS LES PROPOS DE TRUMP

BEYROUTH - Le régime syrien s'est juré vendredi de récupérer les hauteurs du Golan par "tous les moyens possibles", et ses alliés (Russie et Iran) comme certains de ses adversaires ont condamné les propos de Donald Trump, qui, jeudi, a jugé le moment venu pour Washington de reconnaître la souveraineté d'Israël sur ce plateau.

Dans un communiqué publié par l'agence de presse officielle Sana, une source autorisée syrienne estime que la déclaration de Trump illustre le "soutien aveugle des Etats-Unis" à Israël et ajoute que Damas est déterminé à récupérer le plateau du Golan par "tous les moyens possibles".

Les déclarations de Donald Trump ne changent rien à "la réalité que le Golan est et restera syrien, arabe", ajoute cette source, estimant que les propos du président américain reflètent une violation flagrante de résolutions du Conseil de sécurité de l'Onu.

A PARIS, les autorités françaises ont déclaré vendredi que la reconnaissance de la souveraineté israélienne sur le Golan "serait contraire au droit international".

"Le Golan est un territoire occupé par Israël depuis 1967. La France ne reconnaît pas l’annexion israélienne de 1981", a déclaré le Quai d'Orsay. "Cette situation a été reconnue comme nulle et non avenue par plusieurs résolutions du Conseil de sécurité, en particulier la résolution 497 du Conseil de sécurité des Nations Unies", poursuit le ministère français des Affaires étrangères.

Une porte-parole de l'UE avait déclaré plus tôt que l'Union européenne ne reconnaissait pas non plus la souveraineté d'Israël sur le Golan.

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"GILETS JAUNES"

UN 19E SAMEDI SOUS HAUTE SURVEILLANCE

PARIS - La France s'apprête à vivre un 19e samedi de manifestations de "Gilets jaunes" sous haute surveillance, après le saccage le 16 mars des Champs-Elysées, qui a notamment coûté son poste au préfet de police de Paris, Michel Delpuech.

"Je vous demande de faire en sorte que la doctrine de maintien de l'ordre soit effectivement et résolument mise en oeuvre sans hésitation ni demi-mesure", a dit le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner jeudi lors de l'installation du nouveau préfet. "Je vous demande une impunité zéro".

Didier Lallement, pour qui ce sera le baptême du feu dans la capitale, a présenté vendredi matin à Christophe Castaner et à son secrétaire d'Etat Laurent Nunez son dispositif, a-t-on déclaré à Reuters au ministère de l'Intérieur.

Il a notamment pris un arrêté interdisant tout "rassemblement de personnes se revendiquant des 'Gilets jaunes'" avenue des Champs-Elysées et dans un périmètre comprenant la présidence de la République, l'Assemblée nationale, la Place de l'Etoile et une portion de 100 mètres des rues transversales.

MACRON: "FAUX DÉBAT ABSOLU" SUR LE RÔLE DE SENTINELLE

BRUXELLES - Emmanuel Macron a dénoncé vendredi "un faux débat absolu" sur le rôle prêté à l'opération militaire Sentinelle dans le maintien de l'ordre samedi à Paris, fustigeant "ceux qui jouent à se faire peur ou à faire peur".

"Il faut que tout le monde garde beaucoup de calme", a déclaré le chef de l'Etat lors d'une conférence de presse à l'issue du Conseil européen, à Bruxelles.

"En aucun cas l'armée dans notre pays n'est en charge du maintien de l'ordre, c'est un faux débat absolu", a-t-il dit.

"Ceux qui jouent à se faire peur ou à faire peur à certains ont tort", a-t-il souligné.

ENCADRE Mélenchon appelle l'armée à "ne pas tirer"

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DES CENTAINES DE MILLIERS DE MANIFESTANTS À ALGER

ALGER - Des centaines de milliers de manifestants ont défilé vendredi dans le centre d'Alger pou réclamer la démission immédiate du président Abdelaziz Bouteflika, a constaté un journaliste de Reuters.

Les manifestants se sont rassemblés dans le centre de la capitale malgré la pluie, déployant des drapeaux algériens et des pancartes. "La pluie ne nous empêchera pas de continuer à faire pression", a dit un manifestant de 23 ans.

Bouteflika, 82 ans et au pouvoir depuis 1999, a renoncé à briguer un cinquième mandat mais n'a pas démissionné. Il veut rester en fonction jusqu'à l'adoption d'une nouvelle Constitution, ce qui, de fait, prolonge son mandat en cours.

L'élection présidentielle prévue le 18 avril a été reportée sine die.

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RASSEMBLEMENT MASSIF DEVANT LES MOSQUÉES DE CHRISTCHURCH

CHRISTCHURCH - Près de 20.000 personnes, dont la Première ministre Jacinda Ardern, se sont rassemblées vendredi devant la mosquée Al Noor, l'une des deux mosquées de Christchurch contre lesquelles un homme armé a mené vendredi dernier la tuerie la plus meurtrière de l'histoire de la Nouvelle-Zélande.

Des dizaines de milliers de personnes à travers le pays ont elles aussi rendu hommage aux victimes et apporté leur soutien à la communauté musulmane, certains venant former des chaînes humaines à l'entée de mosquées.