LE BREXIT, "AUBE D'UNE NOUVELLE ÈRE" POUR LE ROYAUME-UNI

LONDRES - Le Premier ministre britannique Boris Johnson va saluer le jour officiel du Brexit, vendredi, comme "l'aube d'une nouvelle ère" et s'engager à mettre fin aux divisions qui ont rongé le Royaume-Uni ces dernières années autour du débat sur la sortie de l'Union européenne.

Le Royaume-Uni quitte l'Union européenne vendredi une heure avant minuit (23h00 GMT), s'engageant sur la voie d'un avenir incertain qui est aussi un défi pour le projet européen né sur les ruines de la Deuxième Guerre mondiale.

Cette journée du 31 janvier marque l'apogée d'un interminable feuilleton qui a débuté le 23 juin 2016, lorsque les Britanniques se sont prononcés à une courte majorité pour un divorce avec l'UE.

Dans les faits pourtant, cette rupture géopolitique majeure n'aura aucune conséquence dans les mois à venir, le Royaume-Uni entrant dans une période de transition durant laquelle il restera soumis aux règles et obligations communautaires et ce, jusqu'à la fin de l'année, le temps de négocier les termes de la future relation avec les Européens.

Johnson, qui a joué en 2016 sa réputation et son avenir politique en soutenant la campagne du "oui" à la sortie de l'UE, va fêter avec son équipe du 10 Downing Street la réalisation du Brexit, dont la date fut repoussée à plusieurs reprises.

"C'est le moment où l'aube se lève et le rideau s'ouvre sur un nouvel acte", dira le dirigeant britannique dans une allocution télévisée qui doit être diffusée vendredi soir et dont ses services ont communiqué par avance des extraits.

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CORONAVIRUS-L'OMS DÉCLARE UNE URGENCE NATIONALE, LE BILAN DE L'ÉPIDÉMIE S'ALOURDIT EN CHINE À 213 MORTS

SHANGHAI - L'épidémie de coronavirus en Chine a causé la mort de 213 personnes depuis qu'elle s'est déclarée, ont annoncé vendredi les autorités sanitaires chinoises, précisant que le nombre de cas de contamination dans le pays s'élevait désormais à 9.692, soit près de 2.000 cas supplémentaires en une journée.

Cette annonce intervient alors que l'Organisation mondiale de la santé (OMS), dont les experts se sont réunis jeudi à Genève, a déclaré une urgence de santé publique de portée internationale.

Réagissant à l'annonce de l'OMS, Pékin a dit vendredi par la voix de son ministère des Affaires étrangères avoir confiance en sa capacité à venir à bout du nouveau coronavirus 2019-nCoV.

La Commission sanitaire du Hubei, foyer du coronavirus, a annoncé vendredi que l'épidémie a causé la mort de 204 personnes. Elle a indiqué avoir recensé jeudi 1.220 cas de contamination supplémentaires, portant le nombre de patients à près de 6.000 pour la seule province.

Plusieurs pays, comme la France, ont mis en place des opérations de rapatriement de ressortissants, et de nombreuses compagnies aériennes ont décidé de réduire ou suspendre leurs liaisons avec la Chine.

Un sixième cas a été recensé en France, a annoncé jeudi le directeur général de la Santé. Il s'agit d'un médecin libéral parisien qui avait reçu en consultation un patient chinois qui, de retour en Asie, s'est vu diagnostiquer une contamination au coronavirus.

En Italie, le président du Conseil a déclaré jeudi soir que deux cas de contamination ont été détectés, les premiers pour le pays. Giuseppe Conte a annoncé que toutes les liaisons aériennes avec la Chine étaient suspendues.

Le président américain Donald Trump a déclaré jeudi que les Etats-Unis collaboraient très étroitement avec la Chine pour lutter contre l'épidémie actuelle de coronavirus.

Le département d'Etat a déconseillé aux ressortissants américains de se rendre en Chine à cause du virus, alors qu'un premier cas de transmission humaine a été signalé aux Etats-Unis.

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PROCESSUS ISRAÉLO-PALESTINIEN

MACRON "CROIT EN DEUX SOUVERAINETÉS" - LE FIGARO

PARIS - Emmanuel Macron déclare vendredi dans Le Figaro "croire en deux souverainetés" dans le cadre d'un règlement de paix israélo-palestinien.

La position jusqu'ici intangible de la France est "la solution de deux Etats, en conformité avec le droit international et les paramètres internationalement agréés", aux fins d'une paix juste et durable au Proche-Orient.

Prié de dire s'il partage cette conviction, le président français déclare : "Je crois en deux souverainetés".

Emmanuel Macron réagit également au plan de paix présenté mardi par son homologue américain Donald Trump, soulignant qu'"il faut être deux pour faire la paix". "On ne peut y parvenir avec une seule partie".

Donald Trump a présenté mardi un plan de paix pour le Proche-Orient qui entérine la souveraineté israélienne sur les colonies de Cisjordanie et propose quatre ans de négociations pour parvenir à la création d'un Etat palestinien morcelé avec Jérusalem-Est pour capitale.

L'Autorité palestinienne l'avait récusé par avance en taxant l'administration Trump de partialité, mais Washington espère qu'avec le temps elle finira par accepter la reprise de négociations, a-t-on dit de sources américaines.

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REACTIONS au plan Trump sur le Proche-Orient

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LES USA SANCTIONNENT L'AGENCE NUCLÉAIRE IRANIENNE

WASHINGTON - Les Etats-Unis ont sanctionné jeudi l'Organisation iranienne de l'Energie atomique (OIEA) et son directeur mais ont autorisé les entreprises russes, chinoises et européennes impliquées dans la lutte contre la prolifération nucléaire en Iran à y poursuivre leurs activités.

L'administration Trump a accordé des dérogations qui permettront aux entreprises non américaines de continuer à traiter avec l'OIEA sans tomber sous le coup des sanctions, qui ont été rétablies lorsque les Etats-Unis ont dénoncé en 2018 l'accord international sur le programme nucléaire de la République islamique, puis alourdies ensuite.

Le renouvellement pour deux mois de ces dérogations, confirmé jeudi par Brian Hook, représentant spécial des Etats-Unis pour l'Iran, permettra entre autres la poursuite des travaux de non-prolifération sur le réacteur de recherche à eau lourde d'Arak, sur celui de Téhéran et à la centrale nucléaire de Bushehr.

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FRANCE-FILLON, DÉTERMINÉ À DÉFENDRE SON "HONNEUR", NE REVIENDRA PAS EN POLITIQUE

PARIS - A trois semaines de son procès pour détournement de fonds publics, François Fillon est sorti jeudi d'un long silence public pour exprimer des "regrets", notamment à l'endroit de Nicolas Sarkozy, et concéder des "erreurs" tout en s'affirmant exempt de reproches sur le plan judiciaire.

L'ex-candidat à la présidentielle de 2017, dont la campagne avait été sabordée par l'irruption d'une affaire d'emplois fictifs présumés qui a mis la droite à terre, a assuré qu'il ne "chercherai pas à revenir" en politique mais s'est dit "inquiet" d'une "crise démocratique" en France.

A 65 ans, il a mis en avant sa "reconversion professionnelle", un "succès personnel", évoquant son rôle d'associé au sein de la société de gestion et d'investissements Tikehau Capital.

L'ancien Premier ministre, qui avait déserté l'arène politique et médiatique depuis plus de deux ans et demi, a expliqué avoir choisi de se livrer dans le cadre de l'émission "Vous avez la parole", sur France 2, pour, notamment, "défendre l'honneur de a femme et de a famille".

François Fillon et son épouse Penelope comparaîtront du 24 février au 11 mars au tribunal correctionnel de Paris.

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FRANCE-LE CARDINAL BARBARIN RELAXÉ EN APPEL

LYON - Le cardinal Philippe Barbarin, 69 ans, a été relaxé jeudi en appel du chef de "non dénonciation d'agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans" pour lequel il avait été condamné en première instance en mars 2019 à six mois de prison avec sursis.

Le primat des Gaules avait été jugé coupable d’avoir gardé le silence sur les agressions sexuelles commises sur de jeunes scouts, entre les années 1980 et 1990, par un prêtre du diocèse, le père Bernard Preynat, qui a été destitué par l'Eglise en juillet dernier et a été jugé récemment. La décision pour ce dernier sera rendue le 16 mars.

Le jugement de la cour d'appel de Lyon est conforme aux réquisitions du parquet qui avait demandé la relaxe lors de l'audience du 29 novembre dernier, considérant que le cardinal "n’avait pas la volonté ni la conscience d'entraver la justice".

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L'ALLIANCE RENAULT-NISSAN PEUT SE RENFORCER SANS TOUCHER AU CAPITAL

TOKYO/PARIS - Renault, Nissan et Mitsubishi ont annoncé jeudi la publication simultanée vers mai de nouveaux plans stratégiques pour chacun des trois membres de l'alliance, assortie d'une méthode de travail pour tirer parti des atouts de chacun sans avoir à modifier la structure actionnariale.

Fragilisée depuis fin 2018 par la disgrâce de son dirigeant historique Carlos Ghosn, l'alliance cherche à retrouver un nouveau souffle sous la houlette d'une direction renouvelée.

"Nous partageons tous un sentiment d'urgence", a dit Jean-Dominique Senard, président de Renault et de l'alliance, à des journalistes à l'issue d'une réunion au Japon du conseil opérationnel de Renault-Nissan-Mitubishi, ajoutant qu'il n'avait "pas d'autre option" que de changer.

Il a précisé que ces changements pouvaient se faire sans modifier la structure capitalistique de l'alliance. Critiquée au Japon en raison de son déséquilibre en faveur de Renault, ce montage contrarie aussi les marchés financiers qui plaident régulièrement pour une simplification via une fusion.