FRANCE-LES SYNDICATS RÉFORMISTES SE JOIGNENT À LA CONTESTATION SUR LES RETRAITES

PARIS - Les organisations réformistes CFDT, UNSA et CFTC ont rejoint mercredi le front syndical contre le projet gouvernemental sur l'avenir des retraites, signant l'échec d'Edouard Philippe à déminer la contestation en dépit des concessions annoncées dans la journée par le Premier ministre sur le fond de la réforme.

La CFDT, qui laissait jusqu'à présent le bénéfice du doute à l'exécutif, déplore en particulier l'instauration d'un "âge d'équilibre" fixé à 64 ans à partir de 2027, un choix selon elle "inutile" et "injuste". La centrale a appelé à "se mobiliser" le mardi 17 décembre, prochain temps fort acté mardi par les syndicats à l'origine du mouvement.

Globalement, le gouvernement n'entend rien céder sur les grands principes de sa réforme, à savoir la mise sur pied d'un système universel par points et par répartition qui concernera les générations nées après 1975.

Lors d'un discours attendu devant le Conseil économique, social et environnemental (CESE), à Paris, Edouard Philippe a défendu "un nouveau pacte entre les générations", "fidèle" aux valeurs fondatrices de 1945, prenant "mieux en compte les nouveaux visages de la précarité".

La fin des 42 régimes existants est actée, notamment celle des régimes spéciaux (SNCF, EDF, RATP...) dont la transition vers le régime unique "respectera les projets de vie de chacun, (...) respectera le contrat social qui lie une personne à une organisation (...) et respectera les équilibres économiques des professions", a assuré le chef du gouvernement.

Les points, indexés sur les salaires, remplaceront les trimestres pour le calcul des pensions. Une fois à la retraite, les points seront convertis en euros.

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ENCADRE Les principaux points du projet de réforme des retraites

RÉACTIONS aux annonces d'Edouard Philippe

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MACRON PROPOSE LE REPORT À DÉBUT 2020 DU SOMMET SUR LE SAHEL

Emmanuel Macron s'est entretenu mercredi soir par téléphone avec le président nigérien Mahamadou Issoufou avec lequel il a convenu de proposer le report, à début 2020, du sommet prévu ce mois-ci sur le Sahel en raison de l'attaque mardi contre un camp militaire au Niger, a annoncé l'Elysée.

Le président français devait réunir lundi prochain, à Pau, les dirigeants du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad), alors que Paris réexamine les modalités de son intervention au Sahel après le décès de 13 soldats français dans une collision d'hélicoptères au Mali.

Une attaque perpétrée par plusieurs centaines de combattants djihadistes mardi contre un camp militaire au Niger, non loin de la frontière avec le Mali, a fait 71 morts parmi les soldats, a fait savoir un porte-parole de l'armée nigérienne.

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LÉGISLATIVES AU ROYAUME-UNI, LE SORT DU BREXIT EN JEU

LONDRES - Les Britanniques sont appelés aux urnes jeudi pour des élections générales anticipées qui pourraient ouvrir la voie à un Brexit mené par le Premier ministre sortant Boris Johnson ou amener le pays vers un nouveau référendum laissant envisager un possible retour en arrière sur la décision de quitter l'Union européenne.

Après avoir échoué à réaliser le Brexit au 31 octobre dernier, Boris Johnson, arrivé sans élection cet été à la tête du gouvernement, a fait le pari que des élections anticipées étaient le seul moyen de sortir le Royaume-Uni de la paralysie politique qui l'ont empêché de quitter l'UE et nui à la confiance dans l'économie.

Figure centrale des "Brexiters" lors du référendum de 2016, l'ancien maire de Londres a fait campagne avec le slogan "Réaliser le Brexit", en promettant d'investir massivement dans les domaines de la santé, l'éducation et la police.

Son principal rival, Jeremy Corbyn, prône un nouveau référendum sur le Brexit. Le chef de file du Parti travailliste promet une transformation du pays, avec davantage de dépenses publiques, et veut nationaliser le transport ferroviaire, le courrier et les services de l'eau.

Les principales enquêtes d'opinion indiquent toutes une victoire de Boris Johnson, mais elles sont à prendre avec des pincettes alors que les instituts de sondage britanniques se sont distingués par leurs ratés avant les législatives de 2015 et le référendum de 2016 sur le Brexit.

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ENCADRE Déroulement des législatives britanniques

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ESPAGNE-SANCHEZ OFFICIELLEMENT CHARGÉ DE FORMER UN GOUVERNEMENT

MADRID - Le chef de file des socialistes espagnols, Pedro Sanchez, a dit mercredi avoir accepté de mener des discussions avec les autres formations politiques, à la demande du Roi, afin de former un gouvernement sur la base d'une majorité qui demeure difficile à trouver dans un Parlement fragmenté.

"Il n'y a pas d'autre choix possible", a déclaré le président du gouvernement sortant, qui prévoit d'entamer ces discussions formelles la semaine prochaine.

Le processus devrait durer plusieurs semaines.

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PRÉSIDENTIELLE EN ALGÉRIE, UNE MASCARADE POUR LES CONTESTATAIRES

ALGER - Les Algériens sont invités aux urnes jeudi pour une élection présidentielle qui, aux dires des manifestants mobilisés depuis février, n'offre pas d'alternative à la hiérarchie dont ils réclament le renouvellement.

S'il n'y a probablement pas de changement majeur à en attendre, le scrutin pourrait être un moment charnière de la confrontation entre l'armée, premier pilier de l'Etat, et les contestataires qui ont obtenu en avril la mise à l'écart du président Abdelaziz Bouteflika.

A leurs yeux, l'élection ne peut être ni libre ni équitable tant que les militaires et les membres de la "vieille garde" seront au pouvoir. Plusieurs milliers de manifestants se sont de nouveau rassemblés mercredi dans Alger pour réclamer l'annulation du scrutin.

Les cinq candidats en lice occupaient tous des fonctions importantes sous la présidence d'Abdelaziz Bouteflika. Il s'agit des anciens Premiers ministres Abdelmadjid Tebboune et Ali Benflis, de l'ancien ministre de la Culture Azzeddine Mihoubi, de l'ex-ministre du Tourisme Abdelkader Bengrina et d'Abdelaziz Belaïd, président du Front el Moustakbal.

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NOUVELLES LÉGISLATIVES EN ISRAËL LE 2 MARS 2020

JERUSALEM - La période pendant laquelle le Parlement israélien pouvait nommer un député disposant d'une majorité suffisante pour mettre sur pied une coalition gouvernementale a expiré mercredi à 22h00 GMT, ce qui provoque la dissolution automatique du Parlement et la tenue de nouvelles élections législatives sous 90 jours.

Les élus ont adopté à l'unanimité une motion pour dissoudre le Parlement et fixer au 2 mars prochain les nouvelles élections, comme le prévoyait un accord préalable conclu entre les deux principaux partis politiques, le Likoud de Benjamin Netanyahu et le parti Bleu et Blanc de Benny Gantz.

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BIRMANIE-SUU KYI NIE TOUTE INTENTION GÉNOCIDAIRE À L'ENCONTRE DES ROHINGYA

LA HAYE - Qualifier de génocide la répression qui a poussé la majeure partie des Rohingya à fuir la Birmanie en 2017 serait "trompeur et incomplet", a estimé mercredi Aung San Suu Kyi, devant la Cour de justice internationale de l'Onu.

Plus de 730.000 membres de cette minorité musulmane ont trouvé refuge au Bangladesh en 2017 pour échapper à une campagne militaire motivée, selon les Nations unies, par des "intentions génocidaires".

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RÉUNION JEUDI SUR LES DROITS DE DOUANE ENTRE TRUMP ET SES CONSEILLERS - SOURCES

WASHINGTON - Le président américain Donald Trump a prévu de s'entretenir avec ses principaux conseillers jeudi sur les droits de douane qui doivent entrer en vigueur le 15 décembre sur près de 160 milliards de dollars de produits chinois importés, ont déclaré trois sources informées.

Le représentant au Commerce Robert Lighthizer, le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin, et les conseillers de la Maison blanche Larry Kudlow et Peter Navarro prendront part à la réunion, ont dit ces sources, mais la décision finale appartiendra à Donald Trump.

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LA CE PROPOSE UN "PACTE VERT" POUR ATTEINDRE LA NEUTRALITÉ CARBONE EN 2050

BRUXELLES - La nouvelle présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a donné mercredi le coup d'envoi de son "pacte vert" pour lutter contre le changement climatique, qui suscite déjà des réserves en Europe orientale.

Ce pacte, premier chantier de sa présidence présenté à la veille d'un Conseil européen, définit la marche à suivre pour faire de l'Europe le premier continent climatiquement neutre d'ici à 2050.

Le projet doit être débattu jeudi à Bruxelles par les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE, mais la Pologne, la Hongrie et la République tchèque l'ont d'ores et déjà contesté, selon des diplomates et des documents consultés par Reuters.

Les Etats membres ont par ailleurs rejeté mercredi un accord de compromis trouvé entre la présidence finlandaise de l'UE et le Parlement européen sur une classification des produits financiers "verts" et "durables", un marché évalué à 180 milliards d'euros.