SOUS LA PRESSION DE LA RUE, L'EXÉCUTIF DE HONG KONG SUSPEND SON PROJET DE LOI D'EXTRADITION

HONG KONG - La chef du gouvernement de Hong Kong Carrie Lam a annoncé samedi qu'elle suspendait pour une durée indéfinie le projet de loi autorisant les extraditions vers la Chine qui a soulevé une importante vague de contestation dans l'ancienne colonie britannique.

Ce texte, qui aurait concerné les sept millions d'habitants de la région administrative spéciale, mais également les ressortissants étrangers et chinois résidents ou de passage, était perçue par de nombreux Hongkongais comme une menace pour l'état de droit.

Près d'un million de personnes s'étaient rassemblées dimanche dernier pour demander la suspension de ce texte et les actes de protestation se sont poursuivis pendant toute la semaine plongeant la ville dans la tourmente.

Face à la pression de la rue, Carrie Lam a fait machine arrière. "Après des délibérations internes au cours des deux derniers jours, j'annonce que le gouvernement a décidé de suspendre l'amendement législatif, de relancer notre communication avec tous les secteurs de la société, de faire un plus grand travail d'explication et d'écouter les différents points de vue de la société", a déclaré la dirigeante.

Elle n'a pas fixé de délai à la suspension de la loi, interrompant de fait le processus législatif pour une durée indéfinie.

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L'IRAN MENACE DE RÉDUIRE ENCORE SES ENGAGEMENTS SUR LE NUCLÉAIRE

DOUCHANBE - L'Iran continuera de réduire les engagements qu'il a pris sur le contrôle de son programme nucléaire si les pays signataires de l'accord conclu à Vienne en juillet 2015 n'apportent pas des "signaux positifs" à son application, a annoncé le président iranien Hassan Rohani samedi.

Le chef de la République islamique a fait cette déclaration lors d'une réunion à Douchanbé au Tadjikistan des dirigeants de pays d'Asie centrale ainsi que de la Russie et de la Chine.

"L'Iran ne peut évidemment pas s'en tenir à cet accord de manière unilatérale", a déclaré Hassan Rohani lors de la Conférence sur l'interaction et les mesures de confiance en Asie (CICA). "Il est nécessaire que toutes les parties prenantes à cet accord contribuent à son rétablissement."

Le plan d'action conjoint (JCPoA), signé par l'Iran et par les pays membres du groupe P5+1 (Chine, Russie, USA, France, Grande-Bretagne et Allemagne) en juillet 2015 à Vienne, prévoit un contrôle du programme nucléaire iranien en échange d'une levée progressive des sanctions économiques.

Cette annonce survient alors qu'un nouvel accès de fièvre embrase les relations entre l'Iran et les Etats-Unis dans le Golfe.

Washington accuse la république islamique d'être responsable des attaques contre deux pétroliers dans le golfe d'Oman, près du détroit d'Ormuz, des accusations que Téhéran réfute catégoriquement.

L'armée américaine a diffusé jeudi une vidéo https://cdn.dvidshub.net/media/video/1906/DOD_106899258/DOD_106899258.mp4 montrant, selon elle, l'équipage d'un patrouilleur des Gardiens de la Révolution islamique, le corps d'élite de l'armée iranienne, retirant une mine-ventouse qui n'avait pas explosé sur une paroi de l'un des deux tankers attaqués.

"L'Iran l'a fait et vous savez qu'ils l'ont fait parce que vous avez vu le bateau", a affirmé Donald Trump dans un entretien accordé vendredi à la chaîne Fox News.

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LA MAIRIE DE MADRID REPASSE À DROITE, ADA COLAU DEVRAIT ÊTRE RÉÉLUE À BARCELONE AVEC LE SOUTIEN DE VALLS

MADRID - Le Parti populaire (PP, droite) a repris samedi la mairie de Madrid à la faveur d'une alliance avec les élus du parti anti-migrants Vox et des centristes de Ciudadanos.

La maire sortante, Manuela Carmena, issue de la gauche mouvementiste, était pourtant arrivée en tête des élections municipales, le 26 mai dernier, obtenant 19 des 57 sièges de conseillers municipaux, insuffisant cependant pour s'assurer d'une majorité avec l'appoint des élus du Parti socialiste.

La liste du PP conduite par Jose Luis Martinez-Almeida n'avait obtenu elle que 15 sièges au conseil municipal. Mais en s'alliant avec Ciudadanos (11 élus) et Vox (4), le candidat de la droite espagnole a été élu maire. Plusieurs membres de Ciudadanos ont exprimé leur malaise après la décision de la formation centriste de s'allier avec le PP et Vox.

A Barcelone, Ada Colau, la maire sortante, devrait être réélue pour un second mandat avec le soutien des huit élus socialistes du conseil municipal et des six élus de la liste que conduisait Manuel Valls aux élections du 26 mai dernier.

Les socialistes espagnols et l'ancien Premier ministre français veulent faire barrage aux séparatistes catalans.

Aux élections du 26 mai, la liste Barcelona en Comu (Barcelone en commun) d'Ada Colau et la Gauche républicaine de Catalogne (ERC) du séparatiste Ernest Maragall ont toutes deux obtenu dix élus au conseil municipal.

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LES USA INTENSIFIENT LES EXPULSIONS DE MIGRANTS SUR FOND DE GROGNE AU MEXIQUE

MEXICO/EL PASO, Texas - Les Etats-Unis ont doublé le nombre de migrants clandestins venus d'Amérique centrale qu'ils renvoient quotidiennement de l'autre côté de la frontière avec le Mexique, depuis la ville texane d'El Paso, a déclaré vendredi un représentant mexicain.

Il s'agit de l'une des premières mesures mises en oeuvre dans le cadre de l'accord sur l'immigration conclu entre Washington et Mexico, lequel veut éviter que Donald Trump mette à exécution sa menace d'imposer des droits de douane sur tous les produits importés du Mexique.

Dans le cadre de cet accord, dont peu de détails ont filtré, le Mexique a accepté d'accueillir davantage de migrants qui demandent l'asile aux Etats-Unis pendant l'examen de leur dossier par les autorités américaines.

Mais les mesures acceptées par le gouvernement dans les négociations avec l'administration Trump suscitent des crispations au sein de la coalition du président Andres Manuel Lopez Obrador.

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UNE MESSE À NOTRE-DAME DEUX MOIS APRÈS L'INCENDIE

PARIS - L'archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit, a célébré samedi une messe dans une chapelle préservée de Notre-Dame de Paris, résonnant comme un "message d'espérance" deux mois jour pour jour après l'incendie qui a ravagé la cathédrale.

Ce premier office célébré depuis le sinistre s'est déroulé en présence d'un petit nombre d'hommes d'Eglise et de laïcs, coiffés de casques de chantier pour des raisons de sécurité.

La cathédrale, qui a perdu sa charpente remontant au Moyen Âge et sa flèche érigée au XIXe siècle, porte encore les marques de l'incendie, a priori d'origine accidentelle, qui s'est déclaré le 15 avril au soir. Des gravats jonchent encore le sol et un trou dans la toiture laisse passer la lumière du dehors.

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FRANCE: DEUX PRIMES ET DES FONDS POUR LES URGENTISTES

PARIS - Le gouvernement a annoncé vendredi une enveloppe chiffrée à 70 millions d'euros pour soulager les personnels des urgences hospitalières, en grève depuis plusieurs mois pour protester contre l'engorgement de leurs services.

Ces mesures ont été annoncées par la ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn à l'occasion de l'installation officielle de la mission de refondation des urgences, dont le but est de faire des propositions pour fluidifier le fonctionnement de ces services.

Les urgentistes non médicaux (aide-soignantes, brancardiers, etc.) seront désormais bénéficiaires de la prime de risque déjà versée aux infirmiers psychiatriques. Cette prime de 100 euros brut par mois sera en outre revalorisée à 118 euros brut, soit 100 euros net, à partir du 1er juillet.

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LA MOBILISATION DES "GILETS JAUNES" À SON PLUS BAS NIVEAU

PARIS - Quelque 7.000 personnes ont manifesté en France à l'occasion du 31e samedi de mobilisation des "Gilets jaunes", soit le total le plus faible depuis le début du mouvement, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur.

Cette nouvelle journée d'action, sept mois après la première, a donné lieu à de brefs moments de tension entre manifestants et policiers, notamment à Paris et Toulouse, sans commune mesure avec les scènes de chaos du mois de décembre.

Les "Gilets jaunes" étaient 950 dans la capitale et 200 à Marseille, selon le décompte des autorités.

Ce mouvement inédit, qui avait réuni 10.300 personnes le 8 juin et 9.500 la semaine précédente, connaît un déclin régulier depuis le premier jour de mobilisation, le 17 novembre. Près de 300.000 personnes avaient alors manifesté dans toute la France.