TANKERS CIBLÉS DANS LE GOLFE D'OMAN, PÉTROLE EN HAUSSE

DUBAI - Deux pétroliers ont été jeudi la cible d'attaques dans le golfe d'Oman, près du détroit d'Ormuz, laissant craindre une nouvelle confrontation entre l'Iran et les Etats-Unis, qui ont imputé ces actes à Téhéran.

"Les Etats-Unis considèrent que la République islamique d'Iran est responsable des attaques survenues aujourd'hui dans le golfe d'Oman", a dit le chef du département d'Etat américain, Mike Pompeo, à la presse.

Washington avait déjà accusé Téhéran d'être responsable d'une attaque analogue, le 12 mai, qui avait visé quatre pétroliers dans le même secteur, par où transite une partie conséquente des exportations pétrolières mondiales.

Les deux pétroliers visés jeudi, le Front Altair et le Kokuka Courageous, qui battent respectivement pavillon des îles Marshall et du Panama, ont été évacués et leurs équipages placés en sécurité.

Une personne au fait du dossier a assuré jeudi à Reuters qu'aucune torpille n'avait été utilisée contre les deux pétroliers en question.

L'équipage de l'un des pétroliers visés jeudi a abandonné le navire après avoir repéré ce qui semblait être une mine-ventouse fixée au bâtiment, a dit d'autre part un responsable américain à Reuters, sous le couvert de l'anonymat.

Un cinquième de la demande mondiale de pétrole transite par le détroit d'Ormuz, où quatre navires de commerce ont déjà été les cibles d'"actes de sabotage" à la mi-mai.

Les incidents de jeudi ont provoqué une forte hausse des cours du brut, qui ont terminé en nette hausse sur le marché new-yorkais Nymex.

Le contrat juin sur le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) CLc1 a gagné 1,14 dollar, soit 2,23%, à 52,28 dollars le baril. Il a pris en séance jusqu'à 4,5% pour monter à 53,45 dollars. Au moment de la clôture du Nymex, le Brent LCOc1 prenait 1,37 dollar (+2,28%) à 61,34 dollars, après un pic à 62,64 dollars en séance.

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SUCCESSION DE THERESA MAY

BORIS JOHNSON VIRE LARGEMENT EN TÊTE AU PREMIER TOUR

LONDRES - Boris Johnson, qui s'est engagé à mettre en oeuvre le Brexit à la date du 31 octobre, est arrivé largement en tête jeudi du premier tour de scrutin pour la succession de Theresa May, réunissant sur son nom les voix de 114 des 313 députés conservateurs britanniques ayant pris part au vote.

L'ancien maire de Londres qui brigue la tête du Parti conservateur et du gouvernement devance de 71 voix son plus proche rival, l'actuel ministre des Affaires étrangères, Jeremy Hunt, (43 voix).

Le ministre de l'Environnement Michael Gove (37) et l'ex-ministre du Brexit Dominic Raab (27) suivent, devant le ministre de l'Intérieur, Sajid Javid (23), Matt Hancock, ministre de la Santé, (20) et l'ancien diplomate Rory Stewart (19). Trois candidats n'ont pas obtenu les 16 voix nécessaires pour se maintenir et sont éliminés de la course.

Les sept candidats encore en lice seront soumis à un deuxième tour, mardi prochain, où le seuil passera à 32 voix. D'autres tours de scrutin sont programmés les mercredi et jeudi suivants. Les deux derniers candidats encore en lice seront ensuite départagés par les adhérents du parti Tory, avec résultat de ce vote par voie postale attendu dans le courant de la semaine du 22 juillet.

A en croire le Guardian, certains candidats envisagent désormais d'unir leurs forces pour faire barrage à Boris Johnson.

ENCADRE Sept candidats encore en lice pour succéder à May

ENCADRE Comment sera choisi le successeur de May

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MACRON À MALTE VENDREDI AVEC UN TRIPLE OBJECTIF EUROPÉEN

PARIS - Emmanuel Macron rencontrera vendredi six dirigeants européens à Malte avec l'objectif d'accroître la coordination sur les questions migratoires, climatiques et les grandes nominations qui seront discutées au Conseil européen la semaine prochaine.

Le président français et ses homologues italien, espagnol, portugais, grec, chypriote et maltais se retrouveront dans l'après-midi dans le cadre du sixième sommet des pays du Sud de l'Union européenne (Med7), un format propice à la coordination.

Il insistera sur la nécessité de décider rapidement, si possible d'ici la fin juin, qui seront les prochains présidents de la Commission, du Conseil et du Parlement européen et Haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères.

Ces nominations font l'objet de discussions entre les Etats membres et au Parlement, sur lesquelles Emmanuel Macron veut peser, à travers notamment son refus de voir le candidat du Parti populaire européen (PPE), Manfred Weber, qui manque à ses yeux d'expérience, accéder à la présidence de la Commission.

--- L'EX-PREMIER MINISTRE ALGÉRIEN ABDELMALEK SELLAL EN DÉTENTION

ALGER - Un juge de la Cour suprême algérienne a ordonné jeudi la mise en détention provisoire de l'ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal soupçonné de corruption, rapporte la télévision publique algérienne.

Abdelmalek Sellal, qui a dirigé le gouvernement de 2012 à 2017, était un proche de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika. Il a été à plusieurs reprises le directeur de campagne de l'ancien chef de l'Etat qui a démissionné le 2 avril.

La Cour suprême a également ordonné le placement en détention provisoire d'Amara Benyounes, ministre du Commerce d'avril 2014 à juillet 2015, pour des accusations de corruption, a rapporté la chaîne de télévision Ennahar. Amara Benyounes est le secrétaire général du Mouvement populaire algérien (MPA).

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NOUVELLE JOURNÉE DE CONTESTATION À HONG KONG

HONG KONG - Des heurts ont de nouveau éclaté jeudi aux abords du Conseil législatif hongkongais, le parlement local, où plusieurs centaines de personnes s'étaient rassemblées pour protester contre un projet de loi autorisant les extraditions vers la Chine.

Une manifestation avait déjà entraîné la veille le report du débat sur le texte, que beaucoup considèrent comme une atteinte aux libertés garanties par l'accord conclu entre Londres et Pékin qui a encadré la rétrocession de l'ex-colonie britannique, en 1997.

Carrie Lam, la chef de l'exécutif local, a condamné les violences et ordonné aux forces de l'ordre de ramener le calme mais n'a pas renoncé à faire adopter le projet, malgré les réserves des milieux d'affaires.

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FRANCE-SEPT ANS DE PRISON REQUIS CONTRE PATRICK BALKANY

PARIS - Le ministère public a requis jeudi sept ans de prison contre le maire de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), Patrick Balkany, jugé pour corruption passive et blanchiment de fraude fiscale, et quatre ans avec sursis contre son épouse Isabelle.

Ils sont accusés d'avoir constitué un important patrimoine immobilier, lui-même non déclaré, notamment aux Antilles et au Maroc, grâce au produit de cette fraude et un réseau de sociétés écran et de comptes bancaires à l'étranger.

"Patrick Balkany est coupable de la plus grave atteinte à la probité publique ", a déclaré le procureur Serge Roques lors de son réquisitoire, en l'absence d'Isabelle Balkany, 71 ans, qui a fait une tentative de suicide le 1er mai.

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LOISEAU RENONCE À BRIGUER LA TÊTE DU GROUPE CENTRISTE AU PARLEMENT EUROPÉEN

PARIS - La tête de liste de La République en marche (LaRem) aux élections européennes en France, Nathalie Loiseau, renonce à briguer la présidence du groupe "Renouveler l'Europe" au Parlement européen, a-t-on appris jeudi dans son entourage.

Dans un message aux députés de la délégation française, que Reuters a consulté, l'ancienne ministre des Affaires européennes, pointée du doigt ces derniers jours pour des propos peu amènes sur des personnalités du Parlement censées être ses alliés, dit avoir pris sa décision au nom de l'unité du groupe.

Pour l'Elysée, ce renoncement ne change rien à "l'ambition" française à Strasbourg.

Elaboré en remplacement de l'Alliance des libéraux et démocrates pour l'Europe (Alde), le groupe centriste "Renouveler l'Europe" ("Renew Europe") compte une centaine de membres.

C'est le troisième groupe en nombre d'élus derrière les conservateurs du Parti Populaire Européen (PPE, droite) et les sociaux-démocrates. Emmanuel Macron souhaite qu'il joue un rôle décisif dans le choix du prochain président de la Commission.

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LE COMPTE À REBOURS EST LANCÉ POUR LE RÉFÉRENDUM ADP

PARIS - La procédure de référendum d'initiative partagée sur la privatisation d'ADP est entrée jeudi dans une phase cruciale avec l'ouverture de la période de neuf mois durant laquelle les électeurs pourront apporter leur soutien à cette démarche encore inédite dans l'histoire politique française.

Quelque 4,7 millions de signatures - 4.717.396 exactement, soit 10% du corps électoral - sont nécessaires à la poursuite de la procédure, enclenchée il y a deux mois par 248 parlementaires d'opposition, de droite comme de gauche.

Le recueil des signatures se fait principalement par le biais d'un site internet supervisé par le ministère de l'Intérieur et le Conseil constitutionnel.