À Paris, l'indice CAC 40 est stable à 5.382,85 points vers 9h10 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,33%. A Londres, le FTSE gagne 0,43%, soutenu par la progression des valeurs minières.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro perd 0,1%, le FTSEurofirst 300 recule de 0,15% et le Stoxx 600 de 0,13%.

La Réserve fédérale américaine a, sans surprise, maintenu sa politique monétaire inchangée mais a laissé entendre qu'elle ne relèverait pas les taux cette année, tout en annonçant qu'elle arrêterait de réduire son bilan en septembre et en abaissant ses prévisions économiques.

"Nous nous attendions à une révision à la baisse des prévisions des membres de la Fed pour le taux d'intérêt ("dot plot") mais la réduction de la prévision médiane du taux des Fed Funds pour cette année a été plus importante et plus audacieuse que prévu", a commenté Kathy Bostjancic, économiste en chef du marché financier américain chez Oxford Economics.

"Notre scénario de base prévoit une nouvelle hausse des taux cette année, qui n'interviendrait pas avant le troisième trimestre. Si toutefois la Fed maintenait (NDLR: comme annoncé) le statu quo en 2019, nous pensons que cela marquerait la fin de son cycle de resserrement monétaire", a-t-elle ajouté.

Les Bourses européennes sont par ailleurs refroidies par les déclarations du président américain Donald Trump qui a fait savoir mercredi qu'un accord commercial avec Pékin se profilait tout en évoquant la possibilité d'un maintien prolongé des droits de douane sur les produits chinois importés aux Etats-Unis.

Le ministère chinois du Commerce a annoncé par ailleurs la venue à Pékin, le jeudi 28 et vendredi 29 mars, d'une délégation américaine menée par le représentant au Commerce Robert Lighthizer et le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin, dans le cadre des négociations en cours.

VALEURS

Le secteur financier est sans surprise lésé par la perspective de l'absence de relèvement de taux de la Fed cette année, des taux d'intérêt bas pénalisant les marges des établissements financiers. L'indice Stoxx des banques enregistre la plus forte baisse en Europe et perd 1,1%, celui de l'assurance cède 0,91%.

A Paris, BNP Paribas, Société générale et Credit Agricole perdent entre 1,56% et 1,19%.

Le compartiment des transports et des loisirs lâche 0,93%. Le secteur est sanctionné par la baisse de 3,57% de Sodexo, dégradé à "vendre" par Goldman Sachs et par la chute de Merlin (-7,73% à la Bourse de Londres), dégradé à "vendre" par Berenberg.

La plus forte baisse du CAC revient à EssilorLuxoticca (-5,73%), les investisseurs s'inquiétant du conflit ouvert de gouvernance entre le groupe français Essilor d'un côté et l'italien Luxottica de l'autre, qui ont fusionné l'an dernier.

Le secteur des ressources de base reprend 1,3%, après avoir perdu 1,8% mercredi, encouragé par la hausse des métaux industriels: les groupes miniers comme Fresnillo (+4,97%), Antofagasta (+3,13%), Glencore (+2,38%) ou encore Anglo American (+2,12%) sont les premiers contributeurs à la hausse de la Bourse de Londres.

EN ASIE

Les annonces de la Fed ont timidement soutenues la tendance en Chine où l'indice composite de la Bourse de Shanghai a pris 0,3% et l'indice CSI 300 des valeurs vedettes chinoises a fini proche de l'équilibre.

La Bourse de Tokyo est restée fermée pour un jour férié.

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini sur une note contrastée mercredi après le changement de ton de la Réserve fédérale, qui ne prévoit plus de relever ses taux cette année, une perspective qui a pénalisé le secteur financier (-2,09%). [.nfr]

L'indice Dow Jones a perdu 0,55% et le S&P-500 a cédé 0,29% tandis que le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 0,07%.

TAUX

La prudence affichée par la Fed et les propos de Jerome Powell continuent de peser sur les rendements obligataires, le 10 ans américain perdant plus de deux points de base à 2,515%, après avoir touché en séance son plus bas niveau depuis janvier 2018 à 2,5070%.

La trajectoire est similaire pour le Bund à 10 ans qui recule à 0,045%, à plus bas depuis la fin novembre 2016.

CHANGES

De la même façon, le dollar a reculé mercredi à la suite du discours accommodant de la banque centrale américaine mais reprend ce jeudi plus de 0,3% face à un panier de devises internationales.

L'euro recule dans le même temps sous 1,14 dollar après avoir pris mercredi 0,55% et touché un pic de six semaines à 1,145.

De son côté, la livre sterling recule légèrement, sous 1,32 dollar, dans un contexte d'incertitudes persistantes sur le Brexit.

Le Conseil européen, qui débute à 13h00 GMT, va tenter d'éviter une sortie brutale du Royaume-Uni de l'Union européenne au lendemain de la demande officielle de Theresa May d'un report de trois mois du Brexit, prévu initialement le 29 mars.

La Banque d'Angleterre doit de son côté rendre sa décision de politique monétaire à 12h00 GMT. Elle devrait laisser ses taux inchangés et conserver une approche prudente en la matière.

PÉTROLE

Les cours du pétrole sont en baisse, s'éloignant du pic de plus de quatre mois touché plus tôt en séance grâce à la forte baisse des stocks de brut américain, les effets de l'accord d'encadrement de l'offre par l'Opep et des sanctions américaines contre l'Iran et le Venezuela.

Le contrat avril sur le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) recule sous 60 dollars après un plus haut depuis le 12 novembre à 60,3 dollars. Le baril de Brent retombe à 68,3 dollars.

MÉTAUX

Les métaux de base sont en hausse, profitant de la baisse la veille du dollar après les annonces de la Réserve fédérale américaine. Le cuivre a touché en séance un pic de trois semaines, à 6.524 dollars la tonne.

(Édité par Blandine Hénault)

par Laetitia Volga