PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont enchaîné jeudi une troisième séance consécutive dans le vert tandis qu'à Wall Street la tendance était également positive à mi-parcours, les marchés d'actions étant soutenus principalement par les résultats d'entreprises et des indicateurs macroéconomiques jugés favorables alors que les investisseurs digèrent les dernières annonces de la Réserve fédérale américaine (Fed).

À Paris, le CAC 40 a terminé sur un gain de 0,6% à 7.023,8 points. Le Footsie britannique a pris 1,08% et le Dax allemand 0,42%.

L'indice EuroStoxx 50 a gagné 0,49%, le FTSEurofirst 300 0,6% et le Stoxx 600 0,65%.

La tendance positive sur les marchés d'actions, en Europe comme aux Etats-Unis, est tirée principalement par l'énergie et les banques.

La Fed a laissé entendre mercredi soir, à l'issue de deux jours de réunion, qu'elle relèverait probablement ses taux d'intérêt en mars mais est restée floue sur l'éventualité d'une accélération de son cycle de resserrement monétaire.

Les contrats à terme montrent que les marchés tablent à 97% sur cinq augmentation des taux de la Fed de 25 points de base chacune d'ici la fin de l'année, contre quatre hausses avant la réunion de l'institution.

En Europe, les marchés monétaires de la zone euro anticipent une hausse des taux de la Banque centrale européenne de plus de 20 points de base d'ici décembre.

Coté statistiques, le produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis a augmenté de 6,9% en rythme annualisé sur la période octobre-décembre, grâce notamment à la reconstitution des stocks des entreprises pour répondre à la reprise de la demande, ce qui permet à l'économie américaine d'afficher sur 2021 sa plus forte croissance depuis près de 40 ans.

Les inscriptions au chômage aux Etats-Unis, pour leur part, ont diminué la semaine dernière à 260.000, un chiffre conforme aux attentes.

VALEURS EN EUROPE

Sur le Stoxx 600 européen, le compartiment des banques (+1,33%) a été particulièrement recherché dans la perspective d'une hausse des taux de la Réserve fédérale américaine.

A l'inverse, le secteur européen des nouvelles technologies, en repli de 1,7%, est l'un des rares a avoir fini dans le rouge, étant particulièrement sensible aux évolutions du coût du crédit.

A Paris, Crédit agricole a avancé de 0,6% et BNP Paribas de 0,8%. A Francfort, Deutsche Bank, qui a enregistré son meilleur bénéfice annuel en dix ans, a pris 4,3%.

A contre-courant de la tendance dans la "tech", STMicroelectronics s'est adjugé un gain de 2% à la faveur d'un bénéfice trimestriel au-dessus des attentes.

L'allemand SAP a en revanche chuté de 5,9% après l'annonce de l'acquisition d'une participation majoritaire dans la "fintech" américaine Taulia.

Sur le SBF 120, les résultats de Valeo (+1,1%) et de Soitec (+0,7%) ont été bien accueillis, tandis qu'Elior a reflué de 11,%, après avoir suspendu ses objectifs financiers pour l'exercice en cours, invoquant un manque de visibilité.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones avance de 1,4%, le Standard & Poor's 500 de 1,3% et le Nasdaq de 1%, les indices étant soutenus par le compartiment financier (+0,7%), l'énergie de (+1,5%) et le rebond des hautes technologies (+1,4%).

La tendance est aussi animée par les résultats de plusieurs sociétés alors que les données Refinitiv prévoient une croissance de 24,4% des bénéfices des entreprises du S&P-500 au quatrième trimestre.

Apple, qui publie après la clôture, gagne 2,1%, tandis que Microsoft avance de 3,1%. Le chimiste américain DOW bondit de plus de 6% après avoir fait état d'une prévision de chiffre d'affaires au-dessus des attentes pour le trimestre en cours.

A la baisse, Tesla (-6,7%), qui anticipe une hausse de plus de 50% de ses livraisons de véhicules cette année, est pénalisé par ses prévisions sur la poursuite des problèmes d'approvisionnement jusqu'en 2023.

Intel, en repli de près de 5,5%, est pour sa part sanctionné sur sa prévision de bénéfice pour le trimestre en cours malgré un chiffre d'affaires record sur les trois derniers mois de 2021.

CHANGES

Aux changes, le dollar, en hausse de 1,27%, se traite à un pic depuis juillet 2020 face à un panier de devises de référence, dopé par la hausse des rendements obligataires après les annonces de la Fed.

L'euro tombe à 1,1150 dollar, contre un sommet depuis le début de l'année à 1,1482 dollar le 14 janvier.

TAUX

Sur le marché obligataire, le rendement des Treasuries à dix ans recule de 3,8 points à 1,8084% mais celui du deux ans, plus sensible à l'évolution des taux, gagne 9,3 points à 1,1842%, dans l'anticipation d'un resserrement monétaire plus rapide que prévu.

En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, s'est également apprécié, gagnant 1,3 point à -0,057%, tandis que son équivalent français de même échéance a terminé en hausse à 0,346%.

PÉTROLE

Au moment de la clôture en Europe, les cours du pétrole sont quasiment stables après avoir évolué en hausse une grande partie de la séance au lendemain du franchissement de la barre des 90 dollars pour le Brent, dans un contexte de tensions géopolitiques en Europe de l'Est entre la Russie et les puissances occidentales.

Le Brent recule de 0,1% à 89,9 dollars le baril et le brut léger américain (WTI) s'échange à 87,25 dollars le baril (-0,1%).

A SUIVRE VENDREDI:

(Certaines données peuvent accuser un léger décalage)

(Reportage Claude Chendjou, édité par Jean-Michel Bélot)

par Claude Chendjou