À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 1,82% à 5.305,22 points. Le Footsie britannique a cédé 1,49% et le Dax allemand 1,58%.

L'indice EuroStoxx 50 a lâché 1,48%, le FTSEurofirst 300 1,59% et le Stoxx 600 1,36%.

A l'heure de la clôture européenne, Wall Street évolue en net repli: le Dow Jones recule de 1,07%, le Standard & Poor's 500 de 1,13% et le Nasdaq Composite de 1,64%.

L'accalmie enregistrée mardi sur les marchés aura été de courte durée face à l'absence de perspectives de résolution du conflit entre les Etats-Unis et la Turquie.

La Turquie a en effet annoncé le doublement des droits de douane sur l'importation de plusieurs catégories de produits américains dont les voitures, l'alcool et le tabac.

Cette décision s'ajoute au boycott des produits électroniques américains réclamé mardi par le président turc Recep Tayyip Erdogan.

La remontée de la devise turque, en hausse de 4,84% face au dollar et toujours soutenue par l'annonce des mesures de soutien de la banque centrale turque, ne suffit plus à calmer les inquiétudes des investisseurs.

Ces derniers continuent de s'interroger sur le risque de contagion, par le biais des banques exposées au marché turc ou par effet de ricochet, sur d'autres marchés émergents.

Le rand sud-africain et les pesos mexicain et argentin sont repartis à la baisse après le léger apaisement de la veille.

Le dollar a inscrit un nouveau plus haut de plus de 13 mois face un panier de devises de référence, porté par son statut de valeur refuge.

Le billet vert a également été soutenu par des chiffres supérieurs aux attentes des ventes au détail et de la productivité, soutenant la perspective d'une croissance économique américaine constante.

Face au dollar, l'or ne fait pas le poids et recule de 1,44% à un plus bas depuis début janvier 2017. L'euro perd 0,09%, autour de 1,1332 dollar, et le sterling 0,31% face à la devise américaine.

L'aversion au risque a contribué à la baisse des rendements obligataires. Le rendement à 10 ans américain perd plus de quatre points de base, à 2,8533%, après un plus bas à 2,8370%. En Europe, le rendement du Bund allemand à 10 ans est à 0,304% à la clôture.

LE PÉTROLE ET LES MÉTAUX DE BASE CHUTENT

Les cours du brut ont nettement reculé après l'annonce par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) d'une augmentation inattendue des stocks américains de pétrole brut la semaine dernière.

Le baril de Brent perd 2,58% à 70,59 dollars, un creux de quatre mois, quand le baril de brut léger américain (WTI) CLc1 recule de 3,39% sous les 65 dollars.

L'indice S&P américain de l'énergie perd 3,01% et en Europe, le Stoxx du pétrole et du gaz a abandonné 2,08%.

Total a perdu 2,76%, ArcelorMittal a fini dernier du CAC (-4,76%) et Eramet dernier du SBF 120 (-7,65%).

La plus forte baisse sectorielle en Europe est revenu aux ressources de base: -4,15%, pourcentage inédit depuis juin 2016.

Les prix des métaux industriels ont chuté en raison de la hausse du billet vert et des craintes sur la demande mondiale.

"Les marchés émergents sont à l'origine de la majeure partie de la croissance de la demande de métaux; il y a désormais un point d'interrogation la-dessus", déclare Eugen Weinberg, analyste chez Commerzbank.

"La croissance de la Chine ralentit depuis un certain temps et nous n'avons pas encore observé la totalité des répercussions des tarifs américains sur les importations chinoises; les prix peuvent sembler intéressants à ces niveaux-là, mais nous ne pouvons exclure encore plus de pertes".

Le cours du cuivre a cédé 4,09% à 5.796,5 dollars la tonne, soit un plus bas depuis fin juin 2017. Le cours du nickel a perdu 4,32% et celui du l'aluminium 2,42%.

Parmi les plus fortes baisses du Stoxx 600: Glencore, Anglo American, BHP Billiton et Rio Tinto ont perdu plus de 5%.

(Pratima Desai, édité par Wilfrid Exbrayat)

par Laetitia Volga