PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en baisse lundi et Wall Street évoluait en territoire négatif à l'approche de la mi-séance, les indicateurs économiques chinois et les inquiétudes concernant la victoire des taliban en Afghanistan ayant accru la demande pour les actifs refuges.

À Paris, le CAC 40 a perdu 0,83% à 6.838,77 points. Le Footsie britannique a cédé 0,9% et le Dax allemand a lâché 0,32%.

L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,64%, le FTSEurofirst 300 de 0,64% et le Stoxx 600, qui avait jusque-là enchaîné dix séances de gains et autant de records, a perdu 0,5%.

A l'heure de la clôture européenne, les principaux indices de Wall Street reculaient de 0,2% à 0,9%.

La production industrielle et la croissance des ventes au détail en Chine ont nettement ralenti en juillet, plus que prévu, alors que de nouveaux foyers épidémiques et des inondations ont perturbé l'activité des entreprises, ce qui renforce les signes d'essoufflement de la reprise de la deuxième économie mondiale.

L'actualité géopolitique est un autre élément d'inquiétude après que les taliban se sont emparés au terme d'une offensive éclair de la capitale afghane Kaboul, qu'ont quittée le président Ashraf Ghani et des diplomates occidentaux.

La situation en Afghanistan se traduit par "le chaos pour 38 millions de personnes situées entre le Pakistan et l'Iran (et) déstabilise davantage un monde toujours en proie à la pandémie", a commenté Jim Vogel, chargé de stratégie chez FHN Financial.

Dans un autre registre, les investisseurs se concentrent également sur le compte-rendu de la réunion de juillet de la Réserve fédérale américaine (Fed), prévu mercredi, qui sera scruté à la recherche de tout nouvel élément permettant de savoir quand la banque centrale commencera à réduire ses achats d'actifs.

VALEURS

Le secteur européen des ressources de base et de l'énergie perdent respectivement 1,98% et 1,4%, les indicateurs chinois suscitant des inquiétudes quant à la demande de l'un des principaux pays consommateurs de métaux et de pétrole.

TotalEnergies, ArcelorMittal, Rio Tinto, Royal Dutch Shell et TechnipFMC ont cédé entre 1,23% et ,18%.

Les groupes de l'industrie du luxe, exposée à la Chine, tels que LVMH (-2,10%), Kering (-4,68%), Richemont (-2,79%) et Burberry (-3,38%) ont aussi fini en baisse.

Lufthansa a reculé de 3,57% après que le fonds de stabilisation économique allemand a annoncé son intention de vendre jusqu'à 5% du capital de la compagnie aérienne dans les semaines à venir.

En hausse, Faurecia s'est distingué par un bond de 12,05% après avoir accepté d'acquérir une participation majoritaire dans l'équipementier allemand Hella (-3,39%), signant là l'une des plus grosses opérations du secteur de ces trois dernières années.

CHANGES

Sur le marché des changes, le yen avance face au dollar (+0,27%) pour évoluer au plus haut depuis le 4 août.

Le billet vert est stable, proche du plus bas d'une semaine touché vendredi face à un panier de devises de référence en réaction à la dégradation inattendue de l'indice du moral des ménages de l'Université du Michigan.

L'euro recule légèrement, autour de 1,178 dollar.

TAUX

Le repli des marchés actions favorise la baisse des rendements obligataires, en particulier sur le marché américain.

Celui des Treasuries dix ans recule de plus de cinq points de base, à 1,248%, au plus bas depuis dix jours. En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans a fini en légère baisse, sous -0,47%.

PÉTROLE

Les statistiques chinoises inférieures aux attentes pèsent sur le marché du pétrole, en baisse pour une troisième séance d'affilée. Le Brent perd 1,06% à 69,84 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) recule de 1,18% à 67,63 dollars le baril.

LES INDICATEURS DU JOUR

L'activité manufacturière dans la région de New York a chuté à 18,3 après 43 en juillet, soit un chiffre bien inférieur au consensus Reuters qui le donnait à 29,0.

(Laetitia Volga, édité par Jean Terzian)

par Laetitia Volga