par Laetitia Volga

Wall Street est attendue dans le vert et les Bourses européennes évoluent sur une note prudente mercredi à mi-séance dans un climat animé par les résultats d'entreprises avant la publication d'une première estimation de la croissance de l'économie américaine au premier trimestre et des annonces de politique monétaire de la Réserve fédérale. Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,7% à 1%. À Paris, le CAC 40 est quasiment stable (-0,09%) à 4.565,67 vers 11h20 GMT. À Francfort, le Dax gagne 0,38% et à Londres, le FTSE s'octroie 0,94%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 avance de 0,12%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro se replie de 0,14% et le Stoxx 600 est inchangé.

La perspective de levée progressive de mesures de confinement dans plusieurs pays, la hausse des cours pétroliers et les plans de soutien à l'économie contribuent depuis plusieurs jours à l'amélioration du sentiment de marché.

La publication, une heure avant l'ouverture de Wall Street, de la première estimation du produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis pour janvier-mars devrait apporter des indications sur les conséquences du coronavirus sur le première économie mondiale.

Les économistes interrogés par Reuters misent sur une contraction de 4% en rythme annualisé sur la période après une croissance de 2,1% au quatrième trimestre 2019.

L'autre rendez-vous majeur de la journée aura lieu après la clôture européenne avec les annonces de la Réserve fédérale (Fed) à 18h00 GMT suivies de la conférence de presse de son président Jerome Powell, 30 minutes plus tard.

Les analystes jugent peu probable que la Fed adopte de nouvelles mesures politiques importantes, compte tenu de l'ampleur des efforts fait jusqu'à présent pour contrer les dommages économiques de la pandémie.

"La Fed achète de manière plus agressive que jamais, en diversifiant la composition de ses achats et en prêtant des dollars sur le sol américain et aux banques centrales étrangères (...) Comme la Fed a agi de manière très audacieuse entre ses réunions, nous nous attendons à ce qu'elle prenne du recul lors de cette réunion formelle du FOMC qui devrait être moins mouvementée", observe Gilles Seurat, gérant chez La Française AM.

"Jerome Powell continuera probablement à rejeter la perspective de taux négatifs. Nous devons admettre que selon notre expérience en Europe, l'impact des taux négatifs sur le secteur bancaire est loin d'être positif !".

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

Les investisseurs sont par ailleurs attentifs aux résultats d'entreprises, notamment dans le secteur technologique.

Alphabet prend 8% dans les échanges avant-Bourse après avoir publié des ventes trimestrielles supérieures aux attentes des analystes, la baisse des recettes publicitaires de la maison-mère de Google s'étant avérée moins forte qu'attendu.

Facebook, Microsoft et Qualcomm figurent parmi les entreprises publiant leurs résultats trimestriels après la clôture.

VALEURS EN EUROPE

En Europe, Airbus gagne 4,58% malgré des résultats trimestriels nettement dégradés en raison de la pandémie qui a lourdement affecté le transport aérien. Le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire, a indiqué mercredi que la France était prête à aider "totalement et s'il le faut massivement" le géant européen de l'aéronautique.

Carrefour gagne 3,66%, parmi les plus fortes hausses du CAC 40, après un chiffre d'affaires trimestriel en hausse de 7,8% sur un an à données comparables.

Du coté du SBF 120, Spie (+13,11%) et Elis (+10,22%) s'envolent après leur publication trimestrielle.

Ailleurs en Europe, l'autrichien AMS (+19,49%) prend la tête du Stoxx après avoir annoncé que le coronavirus n'aura qu'un impact limité sur le trimestre en cours.

Deutsche Bank progresse de 4,24% grâce à une perte nette du premier trimestre moins forte que redouté. Toujours dans le secteur bancaire, Barclays (+7,08%) et Standard Chartered (+4,67%) sont en hausse après leurs résultats et prévisions.

Sur le plan sectoriel, le compartiment de l'énergie (+2,22%) se distingue dans le sillage du vif rebond des cours du pétrole.

PÉTROLE

Les cours du brut remontent à la faveur d'une augmentation moins importante qu'attendu des stocks américains d'après les données de l'American Petroleum Institute (API) et dans l'espoir que la reprise de l'activité économique relance la demande.

Le contrat juin sur le brut léger américain prend 14,59% à 14,14 dollars le baril et le Brent de mer du Nord de même échéance gagne 5,23% à 21,53 dollars.

L'Energy Information Administration (EIA) doit publier ses propres chiffres concernant les réserves américaines à 14h30 GMT.

TAUX

Le rendement à dix ans américain cède plus d'un point de base à 0,5844% et en Europe, le rendement du Bund à 10 ans, taux de référence de la zone euro, évolue à -0,501%, en baisse d'environ quatre points.

Le rendement de l'équivalent italien prend près de quatre points de base autour de 1,771% après avoir grimpé à 1,83% en début de journée, en réaction à la dégradation de la note souveraine par l'agence d'évaluation financière Fitch à un cran seulement au-dessus de la catégorie spéculative ("junk").

"La vente de la dette italienne n'est pas aussi importante que celle que nous aurions pu voir si S&P avait ramené la note de crédit en catégorie spéculative la semaine dernière", a déclaré Matthew Cairns chez Rabobank.

(Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)