(Actualisé avec auditions)

WASHINGTON, 17 mai (Reuters) - Des membres de la commission budgétaire de la Chambre des représentants ont accusé vendredi les dirigeants de l'Internal Revenue Service, le fisc américain, d'avoir menti dans l'affaire du ciblage de mouvements conservateurs par les agents de l'IRS.

Des républicains comme des démocrates siégeant à cette commission ont estimé que les hauts responsables de l'IRS auraient dû alerter le Congrès dès l'an dernier lorsqu'ils ont découvert que leurs agents ciblaient des organisations de la mouvance du "Tea Party".

"Il s'agit de mensonge", a accusé le représentant républicain Dave Camp, président de la commission budgétaire, au début d'une série d'auditions sur cette affaire.

Steven Miller, directeur par intérim de l'IRS qui a été limogé mercredi par Barack Obama du fait du scandale, a présenté des excuses pour les agissements de ses services, tout en estimant qu'ils découlaient d'une mauvaise gestion plutôt que d'une volonté partisane de sanctionner des groupes conservateurs.

"Je n'ai trompé ni le Congrès ni le peuple américain", s'est-il défendu. "Je pense que ce qui s'est passé est le fait d'erreurs bêtes commises par des agents qui cherchaient à faire du zèle".

Il a dit ne pas être en mesure de dire qui avait eu l'idée de cibler des groupes conservateurs.

"Je n'ai pas de noms à vous donner", a-t-il déclaré.

Le plus haut responsable démocrate siégeant à la commission, Sander Levin, a demandé aux républicains de ne pas transformer l'enquête sur l'IRS en une chasse aux sorcières.

Toutefois, il a reconnu que Lois Lerner, l'employée de l'IRS qui a rendu publique l'affaire la semaine dernière, ne l'avait pas évoquée lorsqu'elle avait témoigné devant une commission quelques jours plus tôt.

"C'est totalement inacceptable, et c'est l'une des raisons pour lesquelles mademoiselle Lerner doit être relevée de ses fonctions", a estimé Sander Levin.

Barack Obama est intervenu à deux reprises pour condamner les agissements de l'organisme et a promis de coopérer pleinement aux trois enquêtes parlementaires qui ont été ouvertes, ainsi qu'à celle du Trésor.

Deux autres commissions, l'une de la Chambre des représentants et l'autre du Sénat, doivent procéder elles aussi à des auditions la semaine prochaine. (John Whitesides; Jean-Philippe Lefief et Eric Faye pour le service français)