Ce dernier élément atteste de sa difficulté à prévenir un engorgement du marché bien qu'il ait été décidé la semaine dernière de réduire la production.

Dans son rapport mensuel publié mercredi, l'Opep estime que la demande pour ses qualités de brut diminuera à 31,44 millions de bpj l'an prochain, soit 100.000 de moins que ce qui était prévu le mois précédent et 1,53 million de moins que sa production actuelle, la concurrence produisant davantage et le ralentissement de l'économie mondiale freinant la croissance de la demande.

L'Opep et ses alliés emmenés par la Russie - qui avaient accepté en juin d'augmenter les extractions sous la pression du président américain Donald Trump et pour couvrir la réduction à venir de la production iranienne - ont convenu de réduire leur production plus que ce que le marché anticipait, de 1,2 million de barils par jour (bpj).

"La montée des tensions commerciales, le resserrement monétaire et les difficultés géopolitiques sont parmi les éléments qui orientent le risque économique encore plus vers le bas en 2019", explique l'Opep. "Le potentiel vers le haut apparaît limité".

Le cartel observe par ailleurs que sa production n'a diminué que de 11.000 bpj en novembre par rapport à octobre, à 32,97 millions de bpj, les extractions de l'Arabie saoudite ayant atteint des niveaux sans précédent pour compenser le manque iranien.

La production iranienne a subi la contraction la plus forte, de 380.000 bpj, tandis que l'Arabie saoudite a extrait 377.000 bpj de plus au record de 11,093 million de bpj et les Emirats arabes unis (EAU) 71.000 bpj supplémentaires.

Ces chiffres laissent penser qu'il y aura encore un excédent de l'offre sur le marché l'an prochain, si l'Opep réduit bien sa production de 800.000 bpj toutes choses étant égales par ailleurs.

Confortant l'hypothèse d'un nouvel excédent de l'offre, l'organisation observe que les stocks des pays développés sont repassés en octobre au-dessus de leur moyenne à cinq ans.

Le Qatar, qui compte quitter l'Opep en 2019, reste pour l'instant dans les prévisions de l'organisation.

(Alex Lawler; Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Blandine Hénault)