PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en baisse mardi et les actions européennes n'effacent qu'une partie de leurs lourdes pertes de la veille, les inquiétudes liées aux tensions géopolitiques en Europe de l'Est et aux incertitudes sur le ton qu'adoptera la Réserve fédérale mercredi limitant la possibilité d'un retour durable de l'appétit pour le risque.

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent un recul de 0,76% pour le Dow Jones, de 1,32% pour le Standard & Poor's 500 et de 1,86% pour le Nasdaq.

Tous trois ont terminé en territoire positif lundi après de fortes chutes en séance, profitant d'un mouvement d'achats à bon compte en toute fin de journée et cette clôture positive favorise le rebond des places boursières européennes: à Paris, le CAC 40, qui avait cédé 3,97%, regagne 0,88% à 6.847,24 points vers 11h45 GMT mais reste au plus bas depuis le 20 décembre.

À Londres, le FTSE 100 prend 0,93% et à Francfort, le Dax avance de 0,57%.

L'indice EuroStoxx 50 est en hausse de 0,57%, le FTSEurofirst 300 de 0,81% et le Stoxx 600 de 0,6%. Ce dernier a perdu 3,81% lundi, sa pire performance depuis juin 2020, et malgré le rebond, il évolue au plus bas depuis le 13 octobre.

La crainte d'une escalade militaire en Europe de l'Est ne retombe pas après l'envoi par l'Otan de renforts dans plusieurs pays de la région.

Parallèlement, le Federal Open Market Committee de la Réserve fédérale s'apprête à entamer deux jours de débat au terme desquels il annoncera ses intentions en matière de hausse des taux et de réduction du bilan de la banque centrale, deux enjeux clés alors que l'inflation reste l'une des préoccupations majeures des investisseurs.

Ces deux facteurs entretiennent la volatilité: l'indice VIX américain à 32,86, évolue au plus haut depuis début décembre.

Dans ce contexte, la hausse inattendue de l'indice Ifo du climat des affaires en Allemagne est reléguée au second plan, tout comme la vague de résultats de sociétés du jour. À Wall Street, IBM gagne néanmoins 2,0% en avant-Bourse après avoir battu le consensus.

VALEURS EN EUROPE

En Europe, le suédois Ericsson et le suisse Logitech voient leurs trimestriels salués par les deux meilleures performances du Stoxx 600, des hausses de 7,79% et 11,3% respectivement.

L'indice Stoxx européen des hautes technologies reste toutefois orienté à la baisse avec un repli de 0,61%, les plus fortes hausses sectorielles à mi-séance étant pour l'énergie (+2,37%) et les banques (+2,21%).

Dans le rouge, Credit Suisse perd 1,52% après un avertissement sur ses résultats du quatrième trimestre et Rémy Cointreau abandonne 4,69%, certains analystes étant déçus par des prévisions prudentes.

TAUX Le rebond des actions favorise celui des rendements obligataires après la forte baisse provoquée lundi par le repli général sur les valeurs refuges: celui des bons du Trésor américain à dix ans, qui était revenu à 1,707% en séance, prend près de cinq points de base à 1,7796%.

En Europe, celui du Bund allemand de même échéance remonte à -0,084% après être tombé lundi à -0,11%, au plus bas depuis le 5 janvier.

CHANGES Le dollar reste orienté à la hausse face aux autres grandes devises (+0,31%), au plus haut depuis deux semaines, porté à la fois par son statut de valeur refuge face aux tensions géopolitiques et par les anticipations de remontée des taux américains.

L'euro retombe à 1,1272 dollar (-0,45%) contre plus de 1,1320 en début de journée.

Sur le marché des cryptomonnaies, ébranlé ces derniers jours par des dégagements massifs, le bitcoin est quasi stable à 36.425,25 dollars mais reste proche de ses récents plus bas.

PÉTROLE

Le marché pétrolier efface une partie de ses pertes de lundi, les craintes de perturbations de l'offre mondiale liées aux tensions géopolitiques en Europe orientale et au Moyen-Orient l'emportant sur celles d'une baisse de la demande.

Le Brent gagne 0,74% à 86,91 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,54% à 83,76 dollars.

(Reportage Marc Angrand, édité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand