Francfort (awp/afp) - La Banque centrale européenne (BCE) a maintenu en fonction mercredi plusieurs dirigeants démissionnaires de la Banca Carige, pour tenter de sauver la banque italienne au bord de la faillite.

"Trois administrateurs temporaires" ont été maintenus pour prendre en charge Banca Carige, indique un communiqué de l'institution francfortoise, une décision rendue nécessaire après la démission de cinq membres de l'ancien conseil d'administration.

Parmi eux, le président du conseil d'administration, Pietro Modiano, et le directeur général, Fabio Innocenzi, qui ont proposé mercredi de démissionner de leurs anciennes fonctions "de manière irrévocable", selon un communiqué de la banque. Ils se voient désormais réinstallés dans leurs capacités pour une durée maximale d'un an qui est renouvelable.

Un comité de surveillance de trois membres a par ailleurs été désigné.

Cette décision inédite prise par la BCE envers une banque directement sous sa surveillance, vise à "assurer la continuité et à poursuivre les objectifs d'un plan stratégique" de la banque qui a déjà connu une valse de dirigeants ces dernières années.

L'autorité italienne des marchés financiers Consob a indiqué mercredi que l'action Carige était temporairement suspendue du négoce à la Bourse de Milan.

Le cours de Banca Carige vaut à peine 0,0015 centime d'euro et a perdu près de 90% de sa valeur sur les trois derniers mois, accélérant sa perte dans les derniers jours de l'année passée en l'absence de décision sur une nouvelle augmentation de capital, en raison de l'abstention de l'actionnaire principal, le groupe Malacalza.

L'établissement génois a déjà procédé à trois augmentations de capital en cinq ans, tandis que la banque a changé plusieurs directeurs généraux ces dernières années.

Les administrateurs temporaires devront "si nécessaire" prendre des mesures pour que "la banque restaure de manière durable" le respect des exigences réglementaires de fonds propres, ajoute la BCE. Une tâche qui s'annonce difficile alors que des tensions entre les actionnaires majoritaires n'ont cessé d'émailler le parcours de la banque.

En octobre, l'agence de notation financière Fitch avait abaissé la note de la banque de B- à CCC+, avec une perspective négative, en soulignant qu'une faillite de l'établissement était "une possibilité réelle".

afp/rp