Londres (awp/afp) - La Banque d'Angleterre (BoE) a relevé jeudi son taux directeur ultra-bas de 0,1% à 0,25% pour contrer une inflation britannique au plus haut en dix ans et avertit qu'elle va probablement décider d'autres hausses.

Si la Réserve fédérale américaine (Fed) a déjà limité son programme de rachats d'actifs, la Banque d'Angleterre est la première des banques centrales du G7 à relever ses taux.

C'est la première fois que la Banque d'Angleterre relève ses taux depuis l'été 2018. Ils avaient été abaissé à 0,1% au début de la pandémie, un plancher historique.

A moyen terme, "un resserrement de la politique monétaire va probablement être nécessaire", avertit ainsi la BoE dans son communiqué, alors que l'inflation britannique a atteint 5,1% sur un an en novembre, très au-dessus de son objectif de 2%.

"Les équipes de la Banque s'attendent à ce que l'inflation reste autour de 5% pendant l'hiver, avec un pic autour de 6% en avril 2022", prévient la BoE reflétant notamment l'envolée des coûts de l'énergie.

En novembre, la Banque avait maintenu son taux inchangé, et attendait d'avoir plus d'informations sur le marché du travail après la fin des aides gouvernementales à l'emploi fin septembre.

Le taux de chômage britannique a continué de baisser en octobre, et la BoE estime que "les conditions (pour une hausse des taux) ont été atteintes".

La livre montait fortement de 0,67% à 1,3352 dollar tandis que l'euro perdait 0,58% face à la monnaie britannique après cette annonce.

Les investisseurs s'attendaient à ce que la BoE opte pour la prudence alors que le variant Omicron de Covid-19 se propage au Royaume-Uni, mais le Fonds monétaire international avait notamment mis en garde la BoE contre l'inaction face à l'inflation lors d'un rapport mardi.

"Le comité monétaire surveillera les nouvelles informations, notamment les conséquences économiques de l'émergence du variant Omicron, dans les prévisions du rapport de politique monétaire de février", continue la BoE.

"La stratégie zéro Covid de la Chine et le variant Omicron pourraient également provoquer de nouvelles perturbations des chaînes d'approvisionnement", ce qui doperait l'inflation, ajoute-t-elle.

afp/ck