Un sondage Reuters auprès des économistes indique que la banque centrale du Canada augmentera son taux de référence d'un quart de point de pourcentage pour le porter à 4,50 %, son niveau le plus élevé depuis décembre 2007, lorsque la décision sera publiée à 10 h HNE (1500 GMT).

La réunion de cette semaine sera importante, car la BdC proposera pour la première fois le procès-verbal de la séance d'établissement de la politique monétaire. Il sera publié le 8 février.

Les marchés monétaires voient une probabilité d'environ 70 % d'un mouvement de 25 points de base et s'attendent à ce que le taux directeur culmine à 4,50 %.

"Une poussée inattendue de l'emploi en décembre et une baisse du taux de chômage à un niveau presque record de 5 % sont les principales raisons pour lesquelles nous nous attendons à ce que la BdC procède à une dernière hausse des taux", ont déclaré les économistes de la Banque Royale du Canada, dont Nathan Janzen, dans une note.

Après avoir relevé les taux au rythme record de 400 points de base en neuf mois, la banque centrale a déclaré en décembre qu'une décision de resserrement supplémentaire dépendrait des données.

Les économistes s'attendent à ce que la BoC laisse la porte ouverte à un nouveau resserrement si les données à venir montrent que les pressions sur les prix persistent et vont à l'encontre des attentes du marché en matière de réduction des taux d'intérêt au second semestre de l'année.

La BoC a déclaré vouloir ralentir une économie en surchauffe sans provoquer de récession profonde, mais que la maîtrise de l'inflation reste sa priorité.

Le rapport sur l'emploi de décembre, publié au début du mois, a mis en évidence le risque de hausse des salaires et des prix.

L'inflation s'est refroidie pour atteindre un taux annuel de 6,3 % en décembre, son plus bas niveau depuis février, tandis que les estimations des économistes montrent que les taux d'inflation de base à trois mois, plus opportuns, ont diminué ces derniers mois mais restent supérieurs à l'objectif de 2 % de la BoC.

"Les petites améliorations sont un signe encourageant que le pic d'inflation est derrière nous, mais elles ne sont pas assez lentes pour que la BoC puisse respirer facilement", a déclaré Benjamin Reitzes, stratège des taux et de la macroéconomie au Canada chez BMO Capital Markets, dans une note.

Les projections économiques de mercredi devraient montrer une mise à niveau de la prévision de la banque centrale d'une croissance annualisée de 0,5 % au quatrième trimestre de 2022, mais pas beaucoup de changement à sa prévision de croissance de 0,9 % pour 2023. On estime que l'économie a progressé à un rythme de 3,3 % l'année dernière.

Le dilemme pour la BdC est que les données réalisées montrent que l'économie "reste remarquablement résiliente face à une politique monétaire nettement plus stricte, tandis que les données d'enquête prospectives laissent bruyamment entrevoir un ralentissement à venir", ont indiqué dans une note les stratèges de Valeurs mobilières TD, dont Andrew Kelvin.

"Si la récession prophétisée n'arrive jamais, la BdC pourrait rapidement se retrouver à la traîne, ce qui nuirait davantage à ses efforts pour maîtriser l'inflation. Mieux vaut pécher par excès de resserrement avec une hausse de 25 points de base."