Francfort (awp/afp) - La Bourse de Francfort a fini mercredi en forte baisse, le Dax perdant 1,58% dans un marché craignant une contagion de la crise monétaire turque à d'autres économies émergentes et un regain de tensions commerciales.

L'indice vedette a perdu 195,9 points pour finir à 12.163,01 points. Le MDax des valeurs moyennes a de son côté reculé de 1,47%, à 26.200,94 points.

"La crainte d'une crise des devises et de la dette dans les pays émergents, avec la Turquie comme épicentre, a envoyé mercredi les Bourses au tapis", commente Jochen Stanzl, analyste chez CMC Markets.

Francfort avait débuté la matinée de mercredi dans le vert, dans le sillage de la hausse de Wall-Street mardi, mais rapidement la Turquie a de nouveau attisé la crainte des investisseurs, après que Ankara a fortement augmenté les tarifs douaniers de plusieurs produits américains, poursuivant son bras de fer avec Washington.

"Le président Donald Trump ne veut conclure que des accords commerciaux avantageux pour les États-Unis. Il risque maintenant une crise des marchés émergents", ajoute M. Stanzl.

Les tensions commerciales sino-américaines sont elles montées d'un cran mercredi, la Chine ayant porté plainte auprès de l'OMC au sujet des droits de douane américains sur les panneaux solaires importés de Chine et les subventions accordées par les Etats-Unis à leurs fabricants.

Côté Dax, toutes les valeurs ont fini dans le rouge, les défensives limitant la casse avec le groupe d'immobilier Vonovia (-0,09% à 42,50 euros) et le laboratoire Merck (-0,13% à 89,64 euros).

Comme ces derniers jours, les bancaires ont souffert de la crise de la devise turque, Deutsche Bank cédant -2,51% pour repasser sous les 10 euros, à 9,79 euros, et Commerzbank -1,99% à 8,16 euros. Cette dernière est toujours plus sous la menace d'une prochaine sortie du Dax, en ayant été l'un de ses membres fondateurs il y a 30 ans.

En queue de peloton, Bayer (-3,55% à 80,79 euros) a continué de pâtir du lourd revers judiciaire essuyé aux Etats-Unis par Monsanto, en voie d'absorption par le groupe allemand.

Après une cascade de commentaires négatifs d'analystes, ceux de Jefferies ont abaissé mercredi leur recommandation à "conserver", avec un objectif de cours de 92 euros, contre 90 euros en provenance de LBBW.

Fermant la marche, l'aciériste et géant des technologies ThyssenKrupp a abandonné -3,86% à 19,43 euros.

Des fonds d'arbitrage jouent le titre à la baisse, pariant sur des scissions à venir au sein d'un conglomérat où seule la division des ascenseurs s'avère durablement rentable. Le groupe de Essen peine par ailleurs à recruter de nouveaux dirigeants pour prendre le relais de ceux partis en juillet à la tête du conseil de surveillance et du directoire, a écrit mercredi le Handelsblatt.

afp/al