(Actualisé avec déclarations d'autres responsables de la Fed, contexte)

9 décembre (Reuters) - Un haut responsable de la Réserve fédérale a déclaré lundi que la banque centrale américaine pourrait décider dès sa prochaine réunion, prévue dans moins de 10 jours, de réduire légèrement l'ampleur de son programme de soutien à l'économie afin de prendre acte d'une amélioration du marché du travail aux Etats-Unis.

James Bullard, président de la Réserve fédérale de St-Louis, qui prend part cette année au vote du comité de politique monétaire de la Fed, a ainsi mis l'accent sur les créations d'emplois constatées ces derniers mois ainsi que sur la baisse marquée du taux de chômage.

"On pourrait réagir à cet état de fait en se disant : "Et pourquoi pas une petite diminution (du programme d'assouplissement quantitatif) lors de la prochaine réunion ?", a-t-il déclaré lors d'une conférence à St-Louis.

De son côté, Richard Fisher, président de la Fed de Dallas et opposant de longue date programme d'assouplissement quantitatif de la Fed, a été encore plus affirmatif en disant qu'il était "temps" de diminuer l'ampleur de ce programme, estimant que les coûts qui y sont liés "dépassent de loin" ses avantages.

La prochaine réunion du comité de politique monétaire de la Fed est prévue les 17 et 18 décembre prochains.

L'économie américaine a créé plus d'emplois qu'attendu en novembre et le taux de chômage est tombé à 7,0%, son plus bas niveau depuis cinq ans. (voir )

CALENDRIER DE SORTIE

Depuis septembre 2012, la Fed achète chaque mois 85 milliards de dollars d'actifs obligataires afin de favoriser la croissance, l'investissement et les embauches.

Cette injection massive de liquidités est le principal, voire le seul, facteur de hausse de Wall Street depuis le début de l'année.

Après la décision, inattendue, de la Fed de ne pas diminuer le "QE3" en septembre, les intervenants de marché semblent croire qu'il faudra attendre mars pour une première réduction de ce programme.

Janet Yellen, l'actuelle vice-présidente de la Fed qui devrait en prendre la tête au début de l'année prochaine, s'est ainsi clairement engagée en faveur de la poursuite du "QE3" tant que la vigueur de l'économie américaine ne sera pas solidement établie.

Même si elle décidait de réduire le "QE3", la Fed s'est engagée à maintenir les taux d'intérêt à un niveau bas tant que le taux de chômage n'est pas revenu à 6,5% et sous réserve que l'inflation ne menace pas de dépasser la barre des 2,5%.

Jeffrey Lacker, président de la Réserve fédérale, a pour sa part estimé que le caractère illimité du "QE3" avait complique la communication de la Fed cette année.

"Les précédents (programmes de soutien à l'économie) étaient caractérises par un plafond fixé au montant des rachats (...) nous n'avions donc pas ce flou sur le moment de baisse du rythme des rachats", a déclaré cet autre opposant au "QE3".

Richard Fisher, qui pourra à nouveau prendre part au vote du comité de réunion de politique monétaire l'année prochaine à la faveur de la politique de rotation de ses membres, a également plaidé pour la définition d'un calendrier précis pour la terminaison du "QE3". (Jason Lange, Steven C. Johnson et Tom Polansek, Benoît Van Overstraeten pour le service français)