Good morning USA 

Il semblerait à l’heure où je vous parle que le candidat Joe Biden soit en passe de remporter l’élection américaine. Mais attention toutefois à ne pas tirer des plans sur la comète. La vague bleue n’aura pas lieu et l’on peut d’ores et déjà affirmer que le président Trump n’est pas massivement désavoué par les citoyens américains. Ses aficionados l'adorent toujours autant et si Biden est élu, il apparaîtra illégitime à la moitié des américains. La société américaine reste polarisée donc. La couleur des deux chambres en atteste. En effet, le Sénat devrait rester Républicain, alors que la Chambre des Représentants resterait Démocrate. Dans ce contexte, on ne peut s’empêcher de penser que Biden aura - s’il est élu - des difficultés à traduire ses ambitions progressistes dans les faits. 

Mais que retirer de cette configuration politique pour ce qui concerne les marchés?

Si Biden est élu, il y aura bien un plan de relance mais quand et à combien s'élèvera t-il, il est trop tôt pour le dire. En effet, il apparaît que Démocrates et Républicains auront à négocier quel que soit le locataire de la Maison Blanche. Les relations commerciales devraient s’inscrire dans un cadre plus multilatéral dans un premier temps mais la Chine restera une cible privilégiée de la politique américaine. En ce qui concerne le projet Démocrate de taxer plus lourdement les grosses entreprises et les ménages aisés, les Républicains risquent fort de faire barrage. Il est donc possible qu’il n’y ait que peu d’avancées majeures sur ce point dans les quatre années à venir.

Et Hervé Goulletquer (responsable stratégie chez LBP Asset Management) de conclure : “Le chemin de politique économique paraît balisé. Cela rassure bien entendu, surtout si on considère qu’il n’est pas contraire aux intérêts de la communauté financière. Mais est-ce suffisant pour affirmer que les Etats-Unis s’engagent à coup sûr dans la bonne direction ? “ 

Décision BOE 

La Banque d’Angleterre augmente ses achats d’actifs et maintient son taux directeur à 0,1%. Ce matin, elle a en effet annoncé une augmentation de ses rachats d’actifs à hauteur 150 milliards de livres sterling, supérieur aux 100 milliards attendus par certains analystes. La BOE cible donc in fine 895 milliards de livres de rachat d’actifs.

La politique de la BOE reste accommodante dans un contexte de grande incertitude. En effet, Brexit et COVID entretiennent le flou outre-manche. D’autant qu’elle précise qu’elle pourrait réviser sa politique si UE et Royaume Uni ne parvenaient pas à s’entendre sur l’issue du BREXIT.

Et pendant ce temps, la Chine voit à long terme

La République populaire de Chine viserait une croissance annuelle de 5% pour les prochaines année. C’est dans le bas des fourchettes considérées précédemment. Cette croissance quinquennale s’inscrit dans une vision d’encore plus long terme. Le président Xi Jinping a présenté des objectifs clés pour les 15 prochaines années. L’ambition est de faire de la Chine une “nation à revenus élevés” d’ici 2025. Selon les critères de la Banque mondiale, il faudra atteindre un revenu par habitant de 12535$. 

Deux défis s’imposent donc aux dirigeant Chinois :

- Dans un premier temps, faire face à la conjoncture actuelle de montée de la pandémie à l’échelle mondiale et de durcissement des relations avec les Etats-Unis. Pas simple quand on sait que la Chine devrait connaître une croissance de 2% cette année (son plus bas niveau depuis 44 ans), ce qui lui fait abandonner son objectif de croissance pour 2020.  

- Réussir des changements structurels de son économie. En effet, la survie du régime Chinois, dépend de la capacité qu’il aura à faire augmenter le niveau de vie de sa population. En d’autres termes, l’acceptation d’une restriction des libertés en échange de la prospérité économique. Pour ce faire, il faut qu’elle parvienne à trouver des gains de productivité et à monter en gamme.