• Le retour de l’inflation est plus qu’envisageable selon Patrick Artus 

Rappelons d’abord qu’au milieu des années 80, la chute de l’inflation a permis aux États d’emprunter à des taux bien plus avantageux. S’en est suivi un taux d'endettement total lui aussi plus élevé (dans les pays de l’OCDE).

Source : Natixis

L’inflation pourrait-elle revenir ? Doit-on s’en inquiéter ? Patrick Artus, économiste en chef chez Natixis répond par l’affirmative à ces deux questions. Pour lui, quatre facteurs structurels appuient l’hypothèse d’un retour de l’inflation. Un vieillissement tendanciel de la population d’abord, qui historiquement fait apparaître un excès de demande de biens et de services. L’accélération de la transition écologique ensuite, qui va certainement favoriser le passage à des sources d’énergie plus chères (à minima dans un premier temps). La “dé-mondialisation” et la relocalisation de chaînes de valeurs à l’échelle régionale devraient aussi contribuer à une montée des prix. Enfin, une “correction de la déformation du partage des revenus au détriment des salariés“ induite par un changement de rapport de force entre salariés et employeurs pourrait également contribuer à faire revenir l’inflation. Or, sur ces quatres facteurs, l'économiste estime qu’il est très probable qu’il y en ait au moins un qui se produise. Cela devrait donc logiquement conduire les investisseurs à anticiper une nouvelle phase d’inflation. Les conséquences en seraient délétères : 

  • Remontée des taux d’intérêt
  • Crise d’excès d’endettement
  • Recul des prix des actifs et de la richesse
  • Les annonces de la BCE attendues par les marchés

La BCE se réunit aujourd’hui à Bruxelles. Les places boursières attendent une annonce de plus allant dans le sens d’une nouvelle vague de soutien. Cela devrait confirmer que l’institution entend inscrire dans le temps sa politique monétaire avantageuse. Son programme d’achat d’urgence, s'élève déjà à 1350 mds d’euros. La BCE l’avait déjà augmenté puisqu’initialement, il était de 750 mds d’euros, traduisant par là la volonté des banquiers centraux de rassurer les investisseurs.

Les analystes estiment que le plan devrait être rallongé de 500 mds d'euros, et sa durée de vie prolongée jusqu’à la fin de l’année 2021, voire à la mi-2022. Enfin, “une nouvelle vague de TLTROs avec une maturité de trois ans et une option de remboursement anticipé” sera aussi discutée selon Unicredit. Les taux directeurs devraient rester inchangés.

  • Les indicateurs macro du jour 

À 8h00, l’Office for National Statistics a annoncé que la croissance du PIB au Royaume-Uni était de 0,4% en glissement mensuel et ce conformément au consensus. Le mois précédent, le PIB britannique avait augmenté de 1,1%.

La France, quant-à elle, a connu un rebond de sa production industrielle (+1,6% selon l’INSEE) par rapport au mois précédent. C’est nettement au-dessus des prévisions des économistes (0,4%). C’est une bonne nouvelle qui ne doit toutefois pas être sur-interprétée. En effet, cet indicateur est publié 40 jours après la fin du mois. Ainsi, il reflète la santé de l’économie à la fin du mois d’Octobre. Il ne prend donc pas en compte les effets néfastes du second confinement.

Bien sûr, les marchés auront les yeux rivés sur l’annonce des mesures monétaires de la BCE à 13h45. Important aussi, le chiffre sur les inscriptions hebdomadaires au chômage et l’Indice de Prix à la Consommation aux Etats-Unis à 14h30.

  • Et aussi 
  • En France, une vague de faillite est à venir… mais pas en 2020 selon le Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce. Par rapport à l’automne 2019, les défaillances d’entreprises ont chuté de 40%, probablement grâce aux mesures de soutien à l’économie.
  • Les leaders de l’UE se réunissent à Bruxelles pour discuter de la poursuite de la coordination des mesures pour faire face au COVID-19, du changement climatique et de la sécurité des relations extérieures. 
  • Nouvelle deadline pour les négociations Brexit, dimanche 13 décembre
  • Des hackers ciblent les données du vaccin Pfizer / BioNTech détenues par l’Agence européenne du médicament