MOSCOU, 17 juin (Reuters) - La Russie va ralentir son programme de privatisations et conserver plus longtemps que prévu des participations dans des grands groupes publics comme la compagnie pétrolière Rosneft, rapporte lundi le journal Vedomosti.

Moscou avait dévoilé en 2010 un programme de cessions de participations d'Etat qui devait lui rapporter 50 milliards de dollars (37,5 milliards d'euros) en cinq ans et ciblait également les deux principales banques du pays, Sberbank et VTB.

Mais peu d'opérations ont été réalisées depuis et l'article de Vedomosti n'a fait que confirmer ce que beaucoup pressentaient.

"Le plan initial a toujours été jugé trop ambitieux et peu réaliste", remarque Alexeï Zabotkine, responsable de la stratégie chez VTB, en notant que le pouvoir n'a aucun intérêt à voir la Bourse de Moscou crouler sous un afflux de papier.

Selon l'article du journal économique, le gouvernement examinera le 27 juin un nouvel échéancier et la cession de 19,5% de Rosneft attendra probablement 2016 au plus tôt, comme la privatisation de VTB.

Cela constituerait une victoire pour Igor Setchine, le directeur général de Rosneft qui est un proche du président Vladimir Poutine, et un revers pour le Premier ministre Dmitri Medvedev qui avait lancé le programme de réformes en 2010.

Depuis cette date, seules deux opérations importantes ont été menées - la cession d'une participation de 7,6% dans Sberbank et la vente de 50,1% de United Grain Company (UGC).

La lenteur des réformes économiques en Russie entraîne une désaffection des investisseurs pour le pays. Selon des estimations d'analystes, les fonds axés sur la Russie ont vu des sorties nettes de 1,5 milliard de dollars cette année.

Les chefs d'entreprise en route pour le Forum économique international de Saint-Pétersbourg, qui ouvre ses portes cette semaine, espèrent bien voir le président Poutine réaffirmer comme l'an dernier que le gouvernement ne cherche pas à instaurer un "capitalisme d'Etat".

Mais la nationalisation de facto de la coentreprise anglo-russe TNK-BP par Rosneft, annoncée en octobre dernier et officialisée en mars, n'est pas de nature à les rassurer. (voir ) (Lidia Kelly et Megan Davies, Véronique Tison pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Rostelekom OAO, Rosneft' NK OAO, Sberbank Rossii OAO, Bank VTB OAO