Après cinq mois de campagne israélienne contre le groupe palestinien Hamas à Gaza, l'armée américaine a procédé à des parachutages de repas à Gaza et prévoit un port temporaire pour l'importation de l'aide sur la côte méditerranéenne.
Les largages aériens, en particulier, "ne feront pas grand-chose pour soulager la faim et la malnutrition, et ne feront rien pour ralentir la famine", a déclaré Michael Fakhri, rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l'alimentation, à la presse à Genève.
Il a mis en garde contre le chaos qui pourrait s'installer lorsque les populations affamées se disputeront les vivres. Quant au port, il a déclaré que personne ne l'avait demandé. Il a qualifié le port et les largages aériens de méthodes de "dernier recours".
"Le moment où les pays utilisent les largages aériens et ces jetées maritimes, c'est généralement, sinon toujours, dans des situations où vous voulez acheminer de l'aide humanitaire en territoire ennemi", a-t-il déclaré.
La mission diplomatique américaine à Genève n'était pas immédiatement disponible pour répondre à ces remarques faites tard dans la journée de vendredi.
M. Fakhri, professeur de droit libano-canadien mandaté par le Conseil des droits de l'homme des Nations unies pour documenter et conseiller sur la sécurité alimentaire mondiale, a déclaré que de telles méthodes n'avaient guère de sens tant que Washington continuait à fournir un soutien militaire à Israël.
La législation américaine prévoit une nouvelle aide militaire de 17,6 milliards de dollars à Israël dans le cadre de la guerre qu'il mène contre le Hamas en réponse aux attaques meurtrières du 7 octobre.
"C'est plus qu'une simple alliance. C'est un mariage [...]. C'est presque incompréhensible", a-t-il déclaré à propos du soutien des États-Unis à Israël, qualifiant les récentes mesures d'aide de "performance visant à satisfaire un public national à l'approche des élections (présidentielles américaines)".
"C'est la seule interprétation rationnelle et cohérente (de ces annonces d'aide) parce que ... d'un point de vue humanitaire, d'un point de vue international, d'un point de vue des droits de l'homme, c'est absurde d'une manière sombre et cynique", a-t-il déclaré.
M. Fakhri, qui a critiqué Israël sur les réseaux sociaux, a déclaré jeudi au Conseil des droits de l'homme de Genève qu'Israël détruisait le système alimentaire de Gaza dans le cadre d'une "campagne de famine" plus large. L'envoyé d'Israël a qualifié cette affirmation de mensonge et le pays nie catégoriquement restreindre l'aide à Gaza.
