Sinosteel Cam S.A., la filiale camerounaise de l'entreprise minière publique chinoise, développera la mine de fer de Lobe dans la nation d'Afrique centrale, aidant ainsi la Chine à diversifier ses sources de minerai de fer au-delà de l'Australie, avec laquelle elle est en guerre commerciale, et du Brésil.

Dans le cadre d'une convention minière initiale de 20 ans, conclue le 6 mai dans la capitale Yaoundé et vue par Reuters jeudi, Sinosteel Cam vise à extraire 10 millions de tonnes de minerai avec une teneur en fer de 33% par an.

Elle l'enrichirait pour produire 4 millions de tonnes de minerai à 60 % de teneur en fer, qui seraient ensuite expédiées. Le minerai de fer à haute teneur est particulièrement apprécié dans la fabrication de l'acier car il entraîne des émissions de carbone plus faibles que le minerai de qualité inférieure.

Le projet sera autofinancé à hauteur de 30%, 70% du financement provenant de prêts bancaires, selon la convention.

La mine de Lobe, située à 200 kilomètres (124 miles) au sud-est de la capitale économique Douala et à 40 km de la ville portuaire de Kribi, contient 632,8 millions de tonnes de minerai de fer.

Sinosteel construira une usine d'enrichissement, un pipeline pour acheminer le minerai vers le port, un terminal minéralier au port et une centrale électrique, a indiqué la convention, sans préciser le type de centrale.

Les responsables de Sinosteel n'ont pas encore dit quand ils comptaient commencer l'exploitation minière, mais selon le code minier du Cameroun, la société doit commencer dans les cinq ans suivant l'octroi du permis d'exploitation.

La convention prévoit que 15% du minerai de fer soit fourni au marché local, mais le Cameroun pourrait autoriser Sinosteel à l'exporter si la demande locale est trop faible.

Le projet devrait générer au moins 600 emplois directs et 1 000 emplois indirects, a déclaré le ministre camerounais des mines, Dodo Ndoke Gabriel.

(1 $ = 621,3400 francs CFA)