BERLIN (Reuters) - Les retombées économiques du Championnat d'Europe de football, qui aura lieu en été en Allemagne, seront trop faibles pour soutenir l'économie du pays hôte, selon une étude de l'Institut IW publiée vendredi.

"La Coupe du monde de football de 2006 le montre, les grands évènements sportifs ne sont pas des feux d'artifice économiques" alors que l'économie allemande, très dépendante du secteur industriel, connaît actuellement son quatrième trimestre consécutif de croissance nulle ou négative, explique Michael Groemling, dirigeant de l'Institut de l'économie allemande IW Koeln.

Les consommateurs pourraient néanmoins acheter de nouvelles télés ou consommer davantage de bières à l'occasion du championnat, estime Michael Groemling.

"Mais il rogneront sur d'autres dépenses : ils mangeront des bratwürste plutôt que d'aller au restaurant, regarderont la télé plutôt que d'aller au cinéma. Les dépenses de consommation n'augmenteront pas mais se reporteront sur d'autres postes".

Les 10 villes qui accueilleront les matchs pourraient bénéficier d'un léger rebond économique, trop peu pour soutenir le produit intérieur brut (PIB) allemand en 2024, selon l'étude de l'IW.

Les stades seront certes modernisés, mais "aucune nouvelle infrastructure ne sera construite, au contraire de la Coupe du monde en Afrique du Sud, par exemple", détaille Michael Groemling.

Quant aux droits télévisuels, ils profiteront à l'instance dirigeante du football en Europe (UEFA), une organisation sportive basée en Suisse.

Tout n'est pas si sombre, car l'impact psychologique n'est pas à négliger.

"Un grand évènement sportif peut améliorer le sentiment et l'image du pays hôte". C'est un gain d'autant plus important que "les investissements directs sont faibles", conclut l'expert.

(Reportage Rene Wagner et Maria Martinez ; version française Corentin Chappron, édité par Kate Entringer)