SCHLOSS ELMAU, Allemagne (Reuters) - Le groupe de sept démocraties les plus industrialisées ont annoncé dimanche l'interdiction des importations d'or russe lors d'un sommet organisé dans les Alpes bavaroises dans un contexte marqué par la guerre en Ukraine et par ses répercussions sur les marchés de l'énergie et des céréales.

Cette décision s'ajoute aux trains de sanctions déjà instaurées à l'encontre de Moscou depuis que la Russie est entrée en guerre contre l'Ukraine.

"Les mesures que nous avons annoncées aujourd'hui toucheront directement les oligarques russes et frapperont en plein coeur la machine de guerre de Poutine", a déclaré dans un communiqué le Premier ministre russe, Boris Johnson.

"Nous devons assécher le régime de Poutine de ses financements. C'est ce que font le Royaume-Uni et nos alliés."

Un haut responsable américain avait annoncé plus tôt qu'une annonce officielle interviendrait mardi.

"C'est une exportation clef, une source de revenus clef pour la Russie en ce qui concerne sa capacité à faire des transactions sur le système financier mondial", a dit ce responsable.

Les exportations d'or russe ont représenté l'année dernière 12,6 milliards de livres (14,64 milliards d'euros) et les Russes les plus fortunés accumulent les lingots pour amortir l'impact des sanctions financières occidentales, explique le gouvernement britannique.

Selon une source gouvernementale allemande, les dirigeants du G7 ont par ailleurs eu une discussion qualifiée de "constructive" sur un possible plafonnement des importations de pétrole russe.

Andry Yermak, chef du cabinet du présient ukrainien Volodymir Zelensky, a sur ce sujet déclaré que les frappes aériennes qui ont touché dimanche la capitale ukrainienne Kyiv montraient que la communauté internationale devait adopter des sanctions plus agressives à l'encontre de la Russie.

"Le G7 doit répondre aux frappes russes aujourd'hui sur Kyiv. Les sanctions doivent être plus agressives. Un embargo sur l'or est une bonne chose, mais un embargo sur le gaz russe est indispensable dans le nouveau train de sanctions européen", a-t-il dit sur l'application Telegram.

Le sommet de trois jours qui s'achèvera mardi se déroule dans un contexte particulièrement difficile pour l'économie mondiale qui doit affronter une crise énergétique et l'envolée du prix des produits alimentaires qui produisent une inflation inédite en Occident depuis des décennies.

(Sarah Marsh et Andrea Shalal; version française Nicolas Delame)