La banque américaine en veut pour preuve la part grandissante de la population locale qui a accès au transport aérien. D'abord parce que les infrastructures aéroportuaires montent en puissance. Le chiffre paraît incroyable, mais les autorités ont fait construire 40 nouveaux aéroports sur le territoire entre 2012 et 2017. Ensuite parce que le coût des billets est appelé à reculer. Pour quelle raison ? Parce que le marché du low-cost est très peu développé en Chine mais que les autorités sont en train s'assouplir la réglementation.
 

Le graphique du jour : le gros potentiel de pénétration des low-cost en Chine (source : Bernstein)

Notre graphique du jour montre le taux de pénétration des transporteurs à bas coûts (LLC, pour "low-cost carrier") dans le pays : 6,5% seulement, alors qu'il est compris entre 35 et 40% en Europe et aux Etats-Unis. L'arrivée de LLC comme Southwest outre-Atlantique et easyJet sur le Vieux continent a dopé le trafic dans ces régions. Bernstein ne voit pas un autre scénario se produire en Chine.

Le bureau d'études est d'autant plus confiant sur une poursuite de la croissance à deux chiffres sur ce marché que les deux plans quinquennaux précédents ont démontré que les projections de hausse sont très fiables : le programme 2006-2010 prévoyait 13,1% de progression de la flotte chinoise, la réalité a atteint 13,3%. Celui de la période 2011-2015 tablait sur 11,5% et la réalité a atteint 11,4%. Sur le plan 2016-2020, le curseur a été placé à 10,8%. A mi-chemin, la croissance de la flotte est exactement de 10,8%. En parallèle, les trois grandes compagnies nationales ont affiché une croissance de trafic de 13,8% par an en moyenne depuis 2010, avec des taux de remplissage qui atteignent désormais 80%. "Je pense qu'on peut avoir une grande confiance dans la demande chinoise, qui constitue le poste le plus important de la croissance des carnets de commandes de Boeing et Airbus à l'heure actuelle", souligne David Beckel, qui chapeaute l'équipe aéronautique chez Bernstein.

Et vous savez quoi ? La Chine n'est pas le seul moteur disponible. L'Inde a les moyens de prendre le relais. Actuellement, la population des deux pays se vaut (1,3 milliard de personnes) et 300 millions d'indiens ont les moyens de prendre l'avion. Le problème, c'est que 100 millions d'entre eux sont éloignés d'un aéroport digne de ce nom. Une situation qui est amenée à s'améliorer, mais c'est un scénario que nous développerons une autre fois.

Bernstein recommande d'acheter Airbus (objectif 128 EUR), Boeing (objectif 422 USD) et Spirit Aerosystems (objectif 108 USD), ses trois dossiers préférés. Il est aussi acheteur de Safran (objectif 119 EUR).