OTTAWA, 8 avril (Reuters) - Le Parti libéral du Québec a obtenu lundi la majorité absolue en nombre de sièges lors des élections provinciales de lundi, selon les projections de plusieurs chaînes de télévision, ce qui écarte l'hypothèse d'un nouveau référendum sur l'indépendance à brève échéance.

Les séparatistes du Parti québécois, au pouvoir depuis septembre 2012, avaient dissous l'assemblée provinciale avec l'espoir d'atteindre la majorité qui leur faisait défaut, mais le scrutin anticipé a tourné au référendum sur l'opportunité d'organiser une nouvelle consultation sur l'émancipation.

Le "non" l'a donc largement emporté et le libéral Philippe Couillard succédera à Pauline Marois au poste de premier ministre de la province canadienne majoritairement francophone.

Les Libéraux sont en tête dans 70 des 125 circonscriptions et n'en laissent que 31 au PQ, qui faisait pourtant figure de favori au début de la campagne. La tendance s'est inversée lorsque Pierre Karl Péladeau, patron de l'empire médiatique Québecor et tête d'affiche du parti, a promis "de faire du Québec un pays".

Bien que la souveraineté soit la raison d'être du PQ, sa chef de file Pauline Marois n'en a pas fait une priorité et ce sont les propos de Pierre Karl Péladeau qui ont ramené le sujet au premier plan.

Le "non" l'a largement emporté lors du premier référendum, d'autodétermination organisé en 1980, mais l'indépendance n'a été rejetée qu'avec une marge de 1% lors du second, en 1995.

Selon les sondages, les Québécois ne souhaitent pas la tenue d'une troisième consultation et le scrutin de lundi a montré que les revendications séparatistes ne sont plus sans risques.

Pour André Bachand, ancien membre du parlement fédéral, Pierre Karl Péladeau s'est révélé être le "pire cauchemar" du PQ lors de ces élections. Il a néanmoins été élu dans sa circonscription.

(Randall Palmer, Jean-Philippe Lefief pour le service français)