Environ 20 000 personnes sont actuellement détenues dans l'un des sept centres de renvoi des immigrants, soit avant d'être expulsées, soit dans l'attente de l'autorisation d'entrer en Grande-Bretagne.

Il n'existe actuellement aucune limite de temps pour la détention d'une personne, bien qu'il soit généralement illégal de maintenir une personne en détention si elle ne peut pas être expulsée dans un délai raisonnable.

Cependant, certains détenus du centre d'expulsion de Brook House, près de l'aéroport de Gatwick, dans le sud-est de l'Angleterre, ont été maintenus en détention jusqu'à deux ans, a-t-on appris lors de l'enquête.

Le rapport de mardi intervient alors que les conservateurs au pouvoir en Grande-Bretagne et le parti travailliste dans l'opposition se disputent sur la question de l'immigration, qui devrait être l'un des principaux terrains d'affrontement lors des élections nationales prévues l'année prochaine.

La présidente de l'enquête, Kate Eves, a déclaré que la Grande-Bretagne devrait introduire une limite de temps de 28 jours pour la détention des personnes dans les centres de renvoi des immigrants afin d'améliorer "le traitement et le bien-être".

L'enquête a été lancée à la suite d'un documentaire de la BBC qui a révélé que le personnel employé par l'entreprise de sous-traitance G4S, qui gère Brook House, a infligé à plusieurs reprises des violences physiques et verbales à des détenus.

Mme Eves a constaté 19 incidents entre avril et août 2017, qui, selon elle, constituent une violation du droit des détenus à ne pas subir de traitement inhumain ou dégradant.

Elle a constaté que la force était utilisée trop souvent contre les détenus et que des "techniques dangereuses" de contention des individus étaient utilisées par le personnel.

G4S a présenté ses excuses pour les mauvais traitements subis par certains détenus, mais a déclaré que ni elle ni le ministère britannique de l'intérieur n'étaient au courant car les mauvais traitements n'avaient pas été signalés par le personnel.

Les avocats du ministère de l'intérieur ont déclaré dans leurs arguments écrits que le scandale avait révélé des "défaillances organisationnelles" de sa part, tout en soulignant que Brook House, aujourd'hui géré par Serco, était un cas isolé.

Le Premier ministre Rishi Sunak a fait de l'arrêt des bateaux une priorité, de nombreux demandeurs d'asile arrivant en Grande-Bretagne depuis l'Europe en traversant la Manche.

Mais la politique phare de son gouvernement, qui consiste à envoyer les demandeurs d'asile au Rwanda, n'a pas réussi à décoller, un recours juridique ayant été déposé devant la Cour suprême le mois prochain.