MESEBERG, Allemagne, 19 juin (Reuters) - Emmanuel Macron a fait un geste mardi de soutien à l'égard de la chancelière allemande Angela Merkel, sous pression de ses alliés bavarois de la CSU partisans d'une ligne dure sur la question migratoire, en se disant prêt à reprendre des migrants présents en Allemagne mais enregistrés en France.

"Nous allons travailler ensemble pour une solution intergouvernementale avec plusieurs Etats membres qui sont concernés", a dit le chef de l'Etat français lors d'une conférence de presse commune avec la chancelière à Meseberg.

"Il conviendra que dans ce cadre-là, dans leur relation bilatérale, la France et l'Allemagne s'assurent que ceux qui sont enregistrés dans le premier pays de la zone Schengen puissent être repris le plus vite possible dans le pays où ils ont été enregistrés", a-t-il ajouté à l'issue d'un entretien de trois heures avec Angela Merkel.

L'Union chrétienne sociale (CSU), branche bavaroise de l'Union chrétienne démocrate (CDU) d'Angela Merkel, a décidé lundi d'adopter un projet porté par le ministre de l'Intérieur Horst Seehofer visant à refouler les migrants déjà enregistrés dans d'autres pays de l'Union européenne.

Sous pression, la chancelière a accepté un compromis qui prévoit que les migrants déjà enregistrés dans un pays de l'UE, c'est-à-dire la quasi-totalité, soient refoulés aux frontières allemandes à compter de juillet si aucun accord n'est conclu sur ce point d'ici au conseil européen de Bruxelles fin juin.

"Une action unilatérale et sans coordination ne fera que fractionner l’Europe, diviser ses peuples et mettre Schengen en danger", mettent toutefois en garde Emmanuel Macron et Angela Merkel dans leur déclaration finale de Meseberg. "L’action unilatérale des Etats membres aboutirait à accroître l’importance des migrations vers l’Europe." (Marine Pennetier et Andreas Rinke, édité par Pierre Serisier)